À Antananarivo, le ravitaillement en carburant reprend peu à peu, mais la distribution reste déséquilibrée selon les quartiers. Certaines stations-service ne disposent que d’essence, d’autres uniquement de gasoil. Cette irrégularité complique le quotidien des automobilistes et ralentit le retour à la normale.
À Antanimena Ambany, une responsable de station décrit des livraisons fluctuantes qui ne correspondent pas toujours aux commandes effectuées.
« Lundi, nous avons reçu 4 000 litres d’essence, mais pas de gasoil. Mardi, nous avons eu 9 000 litres de gasoil alors que l’essence commençait à manquer. Mercredi, nous n’avions plus que du gasoil.» Selon elle, la consommation journalière atteint entre 2 000 et 3 000 litres pour l’essence, et environ 4 000 litres pour le gasoil. Malgré les tensions sur l’approvisionnement, la station continue de servir les clients sans limitation : chacun peut faire le plein selon ses besoins.
Le même scénario se reproduit à Ankorondrano. Là, le gérant explique que les livraisons ne correspondent pas non plus aux commandes : « Ce n’était pas notre commande, mais c’est ce qui est arrivé. Les camions livrent maintenant directement dans les stations. » Mardi, il a reçu 4 000 litres de gasoil, mais aucune livraison d’essence.
Face à cette situation, l’Office malgache des hydrocarbures tente de rassurer. Son directeur général par intérim, Cydolain Raveloson, affirme que plusieurs mesures ont été prises pour accélérer le retour à la normale. Le dépôt d’Alarobia reste ouvert 24 h/24, les camions-citernes sont escortés depuis Toamasina, les stations sont ravitaillées directement, les transporteurs défaillants sont suivis de près, et certaines stations reçoivent des livraisons de nuit.
Malgré ces dispositifs, la situation demeure fragile. L’amélioration est réelle mais encore inégale : toutes les stations ne sont pas approvisionnées régulièrement, et l’équilibre entre essence et gasoil n’est pas encore rétabli.
Irina Tsimijaly