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Des habitants d’Ikongo nettoient pour lutter contre le paludisme. |
Les cas de paludisme connaissent une forte recrudescence dans le district d’Ikongo, région de Fitovinany. Vendredi, le Dr Manuela Christophere Vololoniaina, directrice de la surveillance épidémiologique au ministère de la Santé publique, a annoncé un bilan de cent dix-huit décès enregistrés dans la localité. Il s’agit des premières statistiques officielles concernant les décès liés à cette maladie dans le district d’Ikongo.
Ces chiffres ont été présentés dans une vidéo diffusée par la chaîne de télévision publique, illustrant les principales évolutions de la situation au cours des derniers mois. Le diaporama diffusé lors de l’intervention du Dr Vololoniaina indique que le paludisme représente désormais 10 % des causes de mortalité dans le district.
Le nombre de cas a augmenté de 29 % par rapport à l’année 2024.
« Cinq communes sont concernées par cette situation, mais c’est dans la commune d’Ambatofotsy que l’on recense le plus grand nombre de cas», a précisé la responsable.
Plusieurs causes
Par ailleurs, le conseil des ministres délocalisé du jeudi 10 juillet a fait état de trente-cinq décès dus au paludisme à Ambatofotsy depuis le début de l’année.
« Le ministère n’a ni ignoré la situation, ni fermé les yeux, mais il fallait d’abord mener des enquêtes de terrain pour évaluer la réalité », a expliqué le Dr Manuela Christophere Vololoniaina.
Dans sa présentation, la responsable a pointé plusieurs causes de mortalité : le refus de soins, le non-respect des traitements prescrits, et la préférence accordée aux tambavy — ces tisanes traditionnelles couramment utilisées localement.
Le conseil des ministres a également exprimé son inquiétude face à certaines rumeurs persistantes circulant à Ikongo. Selon ces rumeurs, le médicament antipaludique Artefan serait empoisonné, ce qui inciterait certains malades à interrompre prématurément leur traitement.
Pour endiguer la propagation de la maladie, le Centre d’opération d’urgence en santé publique de la région a été immédiatement mobilisé, tandis qu’un centre de coordination opérationnelle, placé sous la direction du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), a été installé sur place.
Mialisoa Ida