À la tête de l’Alliance Française de Toliara depuis neuf mois, Franck David, de nationalité française, ancien journaliste et producteur de télévision notamment chez M6 et France Télévisions, dit voir une autre facette de la vie en venant à Toliara. Il constate surtout que la musique et la culture y tiennent une grande place.
. L’Alliance Française de Toliara ne rate jamais la célébration de la Fête de la musique, en quoi a-t-elle été singulière cette année ?
Nous avons, en effet, marqué la fête de la musique célébrée tous les 21 juin. L’Alliance Française de Toliara met toujours en avant une programmation de variétés de style. Cette année, nous avons choisi le groupe « Vain’Af » en tête d’affiche avec d’autres artistes locaux pour enflammer la scène. Nous tenons à démontrer la richesse et la beauté de la culture traditionnelle à travers la musique.
. Cette richesse et cette beauté sont-elles suffisamment démontrées à votre avis ?
Oui. Nous donnons la priorité à la musique malgache. L’Alliance Française de Toliara contribue à l’expansion de ces atouts à travers la promotion de la culture traditionnelle et la culture traditionnelle revisitée par les nouveaux talents. Nous mettons toujours en exergue la mixité de ces talents. J’ai personnellement constaté que l’identité culturelle de cette région est très forte, mais elle doit s’accepter et accepter l’ouverture. Il faut s’ouvrir pour aller plus loin. Nous avons l’opportunité de pousser ces talents à travers le collectif d’artistes « Vakok’Arts », et une scène ouverte à tout artiste. La musique a une prédominance importante et l’Alliance Française de Toliara respire et vit la musique.
. Cette scène ouverte qui prend le nom de « Vakok’Arts » est-elle dédiée aux seuls artistes de l’Alliance Française ou à tous les artistes ?
L’Alliance Française de Toliara n’a pas d’artistes spécifiques à elle. On ne fait pas de sélection, quelle que soit la forme d’art. Nous collaborons avec des artistes et nous sommes ouverts à tous les artistes, mais à condition qu’ils aient du talent ! Nous organisons hebdomadairement des soirées musicales et bientôt sous format d’une tête d’affiche et d’artistes invités. Ces artistes, pour faire partie du collectif « Vakok’Arts », paient tout juste un droit d’adhésion annuel de 150 000 ariary. Ils sont actuellement une trentaine à être membres du « Vakok’arts ». Ils peuvent bénéficier du matériel, une scène équipée et des techniciens et s’arrangent pour ordonner des soirées musicales.
. La musique est mise en avant, mais qu’en-est-il des autres formes d’art justement ?
Pour le moment, en effet, nous n’organisons que des spectacles vivants comme le théâtre et les spectacles de chant et musique et des concerts. Nous pensons à nous ouvrir bientôt aux peintres et à la sculpture car il y a du talent dans ces domaines. L’Alliance Française pense à leur donner les moyens de s’exprimer.
. On connait l’Alliance Française comme pionnière des cours de langue française et en bibliothèque avec des livres intéressants. Est-ce toujours le cas ?
Je tiens à souligner que les Alliances Françaises sont des associations de droit local. Aussi, chaque Alliance Française fonctionne-t-elle sur ressources propres provenant des cours de français et des activités organisées avec et chez nous. Seuls 10% du fonctionnement proviennent des subventions. Nous continuons d’assurer la partie enseignement à travers des cours et nous délocalisons et descendons même dans les communes des autres districts comme Ampanihy et même jusqu’à Ihosy, dans la région Ihorombe. Pour la médiathèque, l’Alliance Française de Toliara attend dans un avenir proche deux arrivages de livres. Des livres plus ciblés et plus exceptionnels afin de s’adapter au nouveau public. Nous pensons même à mettre en place une plateforme numérique et la diffusion d’extraits de film.
Mirana Ihariliva