Les familles des victimes de l’empoisonnement présumé survenu lors d’une fête près d’Ambohimalaza envisagent de porter plainte contre l’hôte. Des zones d’ombre alimentent leurs soupçons.
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| L’une des victimes hospitalisées au CHU JRA. |
Revirement de situation. Fenohasina et sa famille, les hôtes de l’anniversaire noir près d’Ambohimalaza, risquent une poursuite judiciaire. Les familles des victimes se préparent à déposer une plainte commune contre eux. Des zones d’ombre et des comportements jugés suspects poussent les proches des défunts à envisager une action en justice.
« Nous réclamons justice et réparation. Ils sont les principaux responsables, car ce sont eux qui ont invité les gens », a lancé hier Hasina Ratsimbazafy, père de Tiavina, le jeune homme décédé samedi dernier. Ces familles trouvent l’événement troublant. « Mes enfants étaient vraiment sur leur trente-et-un, comme s’ils allaient assister à un mariage, en quittant la maison ce jour-là. L’hôte leur a demandé de s’habiller uniquement en noir et blanc, alors que lui-même était habillé en rouge. De plus, il a autorisé la présence de personnes qui n’étaient pas des amis directs, voire certaines qu’il ne connaissait même pas», indique le père d’un autre jeune homme décédé.
Certaines familles souhaitent déposer des plaintes individuelles, en plus de la plainte collective, contre des personnes ayant entraîné leurs proches à cette fête d’anniversaire.
Convaincu
« Notre enfant n’avait pas prévu d’y aller. C’est un ami qui l’a convaincu. Mais une fois sur place, cet ami s’est éclipsé, le laissant seul. Alors qu’il était porté disparu, notre enfant est finalement décédé », confie un proche d’une autre victime.
Ces familles ont fait part de leur intention de porter plainte auprès de la procureure de la République, Narindra Navalona Rakotoniaina, lors d’un entretien mercredi après-midi. « Elles m’en ont parlé, mais je n’ai, à ce jour, reçu aucune plainte officielle », a indiqué la magistrate, jointe hier par un collègue. Elle a par ailleurs précisé qu’aucune nouvelle arrestation n’avait eu lieu depuis le placement en détention provisoire des trois suspects dans cette affaire.
Lors de cette rencontre, la procureure de la République aurait déclaré aux familles des victimes que c’est bien un empoisonnement qui est à l’origine du drame. « Mais elle ne nous a pas montré les documents qui le prouvent », précise Hasina Ratsimbazafy.
Fenohasina, qui avait organisé la fête d’anniversaire du 14 juin, figure elle-même parmi les victimes de cet empoisonnement. « Elle se trouvait dans la même chambre que nous. Elle a ensuite été transférée dans une autre », confie une garde-malade. Plusieurs membres de sa famille ont également perdu la vie lors de cette fête. « Six personnes de notre famille sont décédées», témoigne Lucas, le cousin de Fenohasina.
Les familles des victimes prévoient de se rassembler cet après-midi au Sehatra Maitso d’Analamahitsy pour un moment de recueillement.
Miangaly Ralitera