ENVIRONNEMENT - Recours à la technologie pour protéger les lémuriens

Le 30e Congrès mondial de primatologie s’est clôturé vendredi dernier. Madagascar se positionne désormais au cœur des efforts mondiaux pour la préservation des primates.

Plus de huit cents experts réunis autour de la protection des lémuriens.

Organisé par l’International Primatological Society (IPS), le 30e Congrès mondial de primatologie s’est achevé vendredi dernier au Novotel Ivandry. Un accent particulier a été mis sur l’usage des nouvelles technologies et le renforcement des ressources destinées à la protection des primates et de leurs habitats naturels.

Pendant une semaine, plus de huit cents participants venus des cinq continents, dont des primatologues, chercheurs, étudiants et défenseurs de l’environnement, ont uni leurs voix et expertises autour d’un enjeu central : la préservation des primates — et en particulier des cent douze espèces de lémuriens endémiques de Madagascar, aujourd’hui gravement menacées.

Parmi les innovations présentées figuraient des capteurs et équipements numériques avancés, désormais utilisés pour surveiller les lémuriens dans leur environnement naturel : caméras, capteurs acoustiques, smartphones pour le suivi communautaire, systèmes de surveillance spatiale. Ces outils permettent de collecter des données sur leur comportement, leurs déplacements et les menaces qui les guettent.

Avancée majeure

« Ces outils permettent de recenser les lémuriens tout en analysant leurs comportements, leurs déplacements et leurs vocalisations. Une avancée majeure pour les aires protégées et pour les recherches scientifiques menées sur le terrain », a souligné Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement durable.

L’utilisation de drones a également été mise en avant. Ces appareils facilitent la surveillance écologique et pourraient aussi contribuer à dynamiser l’écotourisme à Madagascar, en valorisant le patrimoine naturel du pays.

Mais les défis restent de taille. La chasse et l’exportation illégale de lémuriens continuent de peser lourdement sur ces espèces fragiles. Jonah Ratsimbazafy, président de l’IPS Madagascar, a ainsi lancé un appel à l’unité : « Les chercheurs doivent parler d’une seule voix face à ces menaces. »

Outre le soutien technologique, Madagascar a bénéficié d’un financement d’une dizaine de millions de dollars octroyé par la Banque mondiale et le Global Environment Facility, destiné à renforcer la protection de ses primates. Les zones dotées de forêts classées ou d’aires protégées abritant des lémuriens seront les principales bénéficiaires de ces financements.

Tout au long de l’événement, échanges de bonnes pratiques, présentations scientifiques, démonstrations technologiques et réflexions sur les mécanismes de financement de la conservation ont rythmé les travaux. Au-delà des panels classiques, cette 30e édition s’est distinguée par une forte présence de l’innovation.

Elle marque une étape importante pour Madagascar, qui réaffirme son rôle clé sur l’échiquier mondial de la biodiversité.

Mialisoa Ida

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