ENVIRONNEMENT - Les forêts de l’Est se portent mieux

Les forêts humides de l’Atsinanana sont retirées de la Liste du patrimoine mondial en péril. Un recul du braconnage, de l’exploitation forestière et du trafic de bois précieux est observé, selon l’Unesco..

L’équipe de Madagascar lors de la 47e session du comité du patrimoine mondial de l’Unesco.

Une victoire majeure pour Madagascar. Le Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a décidé de retirer les forêts humides de l’Atsinanana de la Liste du patrimoine mondial en péril. C’était mercredi, à Paris, lors de la 47e session de ce comité.

« Grâce à des plans de gestion rigoureux, au contrôle de l’abattage de l’ébène et du bois de rose, à la surveillance par satellite et aux patrouilles locales, l’état général du site s’est amélioré. En conséquence, 63 % des zones de couverture forestière perdues ont été restaurées, l’exploitation forestière illégale et le trafic de bois précieux ont été réduits, et les signes de braconnage des lémuriens ont atteint leur niveau le plus bas depuis dix ans », déclare l’Unesco sur son site, en marge de la réunion du comité.

Cette victoire aurait été le fruit du partenariat entre le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), Madagascar National Parks, les communautés locales, ainsi que les partenaires techniques et financiers.

Ensemble, ils auraient mis en œuvre des actions de restauration écologique, en sécurisant les zones sensibles et en suivant de manière méthodique les engagements de l’État.

Fierté

« Ce retrait est un moment de fierté pour Madagascar. Il couronne un travail de longue haleine, porté avec conviction par nos équipes. Mais il nous engage aussi à aller plus loin. Nous devons consolider ces acquis et bâtir un modèle de gestion environnementale solide, durable et souverain», a déclaré le ministre Max Andonirina Fontaine à cette occasion.

Les forêts humides de l’Atsinanana, inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2007 pour leur importante biodiversité, avaient été placées sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2010.

Elles ont été confrontées à une série de menaces, notamment l’exploitation forestière illégale, le trafic de bois précieux et la déforestation, qui ont eu des répercussions négatives sur l’état d’espèces majeures, telles que les lémuriens.

Le retrait des forêts d’Atsinanana de cette liste ouvrerait la voie à une relance dynamique de l’écotourisme durable, générateur de revenus pour les communautés locales, d’emplois pour la jeunesse et d’opportunités économiques pour les territoires.

Il favoriserait l’investissement dans des initiatives de restauration écologique et de gestion participative des ressources naturelles, avec des retombées directes sur la réduction de la pauvreté, la cohésion sociale et le développement inclusif à l’échelle nationale.

La bataille pour la préservation de la biodiversité de Madagascar est toutefois loin d’être terminée. Le braconnage, l’exploitation forestière et les feux de brousse persistent et demeurent des menaces sérieuses pour ses forêts, dont près de 100 000 hectares disparaissent chaque année. Et la forêt de l’Est continue d’être en proie à des feux de brousse pas plus tard qu’à la fin du mois de décembre dernier.  

Miangaly Ralitera

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