EMPOISONNEMENT LORS D’UN ANNIVERSAIRE - Des victimes réapprennent les gestes du quotidien

Un mois s’est écoulé depuis la fête d’anniversaire à l’origine de plusieurs décès, à la mi-juin. Douze personnes sont toujours en réanimation au CHUJRA.

La plupart des victimes ne parviennent pas encore  à émettre des sons.

Les soins évoluent progressivement pour les patients encore hospitalisés dans cet établissement. « Nous commençons petit à petit la rééducation aux gestes simples du quotidien, comme s’asseoir ou manger par la bouche », confie un médecin de l’hôpital. Le Dr Judicaël Mamisoa Rakotonaivo, directeur adjoint chargé des affaires techniques au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA), précise dans une vidéo officielle sur l’évolution de l’état de santé des victimes que l’empoisonnement a provoqué une paralysie musculaire, notamment au niveau du tronc et du thorax.

Tojo, l’un des patients, a déjà commencé à s’asseoir et à s’alimenter oralement depuis dimanche, selon ses proches. « Pour l’instant, il ne consomme que des repas mixés. Globalement, il va bien », témoigne son épouse, soulagée de constater des signes d’amélioration. Une autre victime, Nombana, a également commencé à adopter, avec l’aide d’un kinésithérapeute, la position assise après plusieurs semaines passées allongée. « Lors de notre appel vidéo aujourd’hui, elle semblait fatiguée à la suite des exercices », rapporte son père, qui reste néanmoins confiant quant à l’évolution de l’état de santé de sa fille. 

« Nous constatons une nette amélioration », ajoute-t-il.

Amélioration

Selon une source médicale, plusieurs patients ont entamé cette phase de rééducation ces derniers jours. Le Dr Rakotonaivo confirme une évolution positive de leur état de santé. « Tous les malades montrent des signes d’amélioration, y compris les cas les plus critiques, qui présentent un progrès neurologique », souligne un autre médecin.

La majorité des patients sont encore trachéotomisés. L’objectif est de les amener à respirer sans assistance. « Des exercices sont réalisés pour les aider à respirer sans les tubes, mais après quelques minutes, ils ressentent encore une sensation d’asphyxie », explique le père d’une patiente.

Le chemin vers la guérison s’annonce encore long. En plus de la rééducation fonctionnelle, assurée par des kinésithérapeutes et prévue pour durer environ deux semaines, un accompagnement neuropsychiatrique s’avère également nécessaire. « Ce qu’ils ont vécu, et ce qu’ils vont encore traverser, est très éprouvant », souligne un membre du personnel médical. À leur sortie de réanimation, les patients seront transférés dans d’autres services pour la poursuite des soins.

Malgré les progrès observés, le risque de décès ne peut être totalement écarté. « Les complications les plus redoutées sont les infections et les troubles de la coagulation, qui peuvent provoquer la mort », avertit un médecin. 

Une rencontre des familles en préparation

Les proches des victimes de l’empoisonnement présumé organiseront une rencontre ce vendredi après-midi au Sehatra Maitso d’Analamahitsy. L’événement, marqué par un moment de recueillement, permettra aux familles de se soutenir mutuellement. Certaines prévoient également d’échanger avec leur avocat au sujet de cette affaire.

Miangaly Ralitera

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