DISCUSSION SUR LES ÎLES ÉPARSES - Madagascar plaide pour un accord transitoire

Une partie des membres de la délégation malgache ayant participé à la discussion sur les Îles Éparses. 

Aucune solution commune n’a encore été trouvée entre la partie malgache et la partie française à l’issue de la deuxième réunion de la Commission mixte sur les Îles Éparses, qui s’est tenue au Quai d’Orsay, à Paris, le 30 juin. À la lecture du communiqué conjoint publié hier, Madagascar et la France campent chacun sur leurs positions respectives, insistant sur leur souveraineté sur ces îles, au cœur d’un différend diplomatique. Une troisième réunion de la Commission mixte devrait avoir lieu prochainement. En attendant qu’une entente soit trouvée, la partie malgache insiste sur la nécessité de mettre en place un cadre de partenariat provisoire et transitoire.

« Comme il s’agit d’une négociation internationale, il faut plusieurs étapes avant de parvenir à une entente. C’est pourquoi nous avons plaidé pour la mise en place de ce cadre particulier, afin de préserver l’intérêt de la partie malgache sur ces îles, de manière provisoire », a indiqué la sénatrice Lalatiana Rakotondrazafy, membre de la délégation malgache, lors d’une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères à Anosy, hier.

D’après le vice-amiral Antoine de Padoue Ranaivoseheno, également membre de la délégation, ce cadre de partenariat transitoire est destiné à permettre la mise en œuvre de certaines requêtes de Madagascar. Parmi elles figure l’accès sans restriction des pêcheurs malgaches aux zones maritimes entourant ces îles, mentionné dans le communiqué conjoint.

Sécurité maritime et coopération

« Des mesures spécifiques doivent être définies pour encadrer les modalités des patrouilles de surveillance dans cet espace maritime, afin de garantir l’accès de nos pêcheurs à ces eaux », a souligné le vice-amiral.

Dans le cadre de cet accord transitoire, une coopération entre les gouvernements malgache et français devrait aussi permettre d’assurer les missions de sauvetage en mer, en cas de naufrage de pêcheurs malgaches. Elle concernerait également la protection des espèces marines en cas de catastrophe écologique dans ces zones, ainsi qu’un partage d’informations en temps réel pour lutter contre la pêche illégale.

Les membres de la délégation ont précisé qu’il s’agirait bien d’un accord provisoire, qui ne signifierait en aucun cas une renonciation de Madagascar à sa souveraineté sur ces îles. Il précéderait une entente finale, espérée lors des prochaines réunions de la Commission mixte, que la partie malgache souhaite organiser dans les plus brefs délais. À cet effet, Madagascar a réclamé l’établissement d’une feuille de route claire, pour éviter qu’un nouveau statu quo ne s’installe.

« Nous avons insisté pour que les discussions aient lieu régulièrement, en précisant les prochaines étapes à suivre pour parvenir à un résultat concret », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, cheffe de la délégation malgache.

Selon le communiqué conjoint publié hier, la partie française a pris note des requêtes malgaches, sans toutefois y apporter encore de réponse claire. Paris a néanmoins réitéré, dans l’un des treize points du document, sa proposition de coopérer dans plusieurs domaines, notamment la protection de l’environnement et de la biodiversité, la recherche scientifique, l’économie bleue — incluant la pêche et le tourisme —, la sécurité maritime, ainsi que la lutte contre la pêche illégale. Ces propositions ont également été relevées par la partie malgache.

Tsilaviny Randriamanga

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