COURSES HIPPIQUES - L’Hippodrome de Bevalala en péril

L’hippodrome de Bevalala est menacé par un litige foncier. Professionnels et passionnés appellent à l’aide pour sauver ce site historique.

Mamy Tiana Raberahona (à g.) et Mickaël Rakotoarisoa de l’Ascel hier à Bevalala.

L’Hippodrome de Bevalala, haut lieu des courses hippiques à Antananarivo, est aujourd’hui menacé de disparition. Depuis le 5 juillet, des «nouveaux propriétaires» ont érigé des clôtures, empêchant toute activité équestre sur le site. Face à cette situation préoccupante, deux responsables de l’hippodrome, Mamy Tiana Raberahona, responsable des affaires juridiques, et Mickaël Rakotoarisoa, contrôleur général auprès de l’Ascel, lancent un appel pressant aux autorités malgaches.

Ils sollicitent notamment l’intervention du président de la République, Andry Rajoelina, du Premier ministre Christian Ntsay, ainsi que des ministères de l’Aménagement du territoire, des Domaines et de la Justice, pour sauver ce patrimoine du sport malgache.

L’Hippodrome de Bevalala est, depuis des décennies, le théâtre emblématique des courses hippiques dans la capitale. Des membres de l’ASCEL-AHCEL, des jockeys, soigneurs, propriétaires, palefreniers et amateurs de chevaux se mobilisent pour éviter la disparition de ce site.

« Depuis plus de 25 ans, cette structure organise régulièrement des courses hippiques, dans la continuité de la Société d’Encouragement de Tananarive (S.E.T.), fondée en 1902. À partir de 1990, c’est l’Ascel qui a repris le flambeau, en collaboration avec la fédération MA.HO.RA.AU de l’Afrique australe. Jusqu’à 2 000 chevaux y ont concouru chaque saison », explique Mamy Tiana Raberahona.

Application de la loi réclamée

L’association ne s’est pas contentée de faire vivre les courses. « Elle a aussi assuré des formations techniques pour les jeunes, grâce à l’École des Courses Hippiques et de l’Élevage (ECHEL). Plus d’une centaine de personnes vivent directement de cette activité à Bevalala. Même le FIGN s’y entraîne avec ses chevaux », ajoute Mamy Tiana Raberahona.

Historiquement, le terrain de Bevalala a été aménagé par Génie militaire. Il avait été mis gracieusement à disposition par le général Victor Ramahatra pour l’organisation des courses.

« Depuis le début des activités hippiques à Bevalala, aucun propriétaire ne s’est manifesté comme tel. L’Ascel a mis en valeur le terrain sans interruption. Ni la S.E.T. ni l’Ascel ne l’ont jamais cédé. Aujourd’hui, nous sommes très surpris par cette situation. Nous réclamons l’application de la loi : selon le principe de mise en valeur, ce terrain revient à ceux qui l’ont entretenu. L’affaire est désormais entre les mains de la justice », affirme Mickaël Rakotoarisoa.

Joint par téléphone, le maire de la commune d’Andoharanofotsy, Henintsoa Rakotoarimanana, a refusé de s’exprimer en détail, déclarant simplement : « C’est à vous, journalistes, de faire des investigations auprès du service des Domaines pour vérifier qui sont les vrais propriétaires. »

De son côté, le maire de la commune rurale d’Ampanefy n’a pas souhaité faire de commentaire, selon l’un de ses collaborateurs, contacté par nos soins : « Il n’a pas de déclaration à faire par téléphone. » 

Donné Raherinjatovo

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