Claudine Nomenjanahary atterrée de ne pas participer au Mondial. |
Alors qu’elle réalise l’une de ses meilleures saisons sur 100 mètres, Claudine Nomenjanahary ne participera pas aux championnats du monde d’athlétisme de Tokyo, prévus du 13 au 21 septembre. Une décision qui provoque un tollé dans le milieu sportif malgache, dénonçant un choix jugé hâtif et injuste, à un mois de la deadline fixée par World Athletics.
Grande absente de ce Mondial, Claudine Nomenjanahary, auteure d’un temps de 11’’32 en juillet, a nettement progressé cette saison, notamment grâce à sa participation à plusieurs compétitions. Elle a notamment égalé le record national sur 100 m, un record vieux de plus de 30 ans.
Son exclusion a fait l’effet d’une douche froide. Dans une lettre émouvante publiée sur les réseaux sociaux, elle confie : « Ce n’est pas la fin, juste une étape… J’ai souvent avancé seule, dans le silence, malgré les difficultés. J’aurais aimé pouvoir compter davantage sur l’encadrement fédéral, sur un accompagnement plus humain et professionnel, surtout dans les moments décisifs. »
Alors que Sidonie Fiadanantsoa a été choisie pour représenter Madagascar au 100 m haies, plusieurs anciens athlètes dénoncent une sélection jugée peu transparente.
Depa Sakaraha, de son vrai nom Indépendance Lahimana, ancien directeur technique national adjoint de la Fédération malgache d’athlétisme (FMA), pointe du doigt une gestion précipitée :
« L’engagement reste ouvert jusqu’au 1er septembre à minuit. Les minima peuvent être réalisés jusqu’au 24 août. Pourquoi annoncer si tôt une sélection définitive alors que la plateforme de World Athletics est encore ouverte ? »
Malaise dans la gouvernance
Dans le même esprit, Rosa Rakotozafy, ancienne championne d’Afrique du 100 m haies, appelle à une lecture plus sportive et équitable des résultats : « Il est crucial de suivre les performances des athlètes tout au long de la saison, et non de se contenter de leur palmarès passé. Le nombre de compétitions disputées est aussi un indicateur clé dans la préparation internationale. À mon avis, la FMA devrait engager les deux athlètes. »
Face à la montée des critiques, Dominique Raherison, président de la FMA, défend la procédure : « Aucune des deux athlètes n’a atteint les minima. Une seule place a été attribuée à Madagascar, et nous devions répondre avant le 4 juillet. C’est vrai qu’il existe une deadline au 24 août, mais elle ne concerne que les athlètes qui atteignent les minima. Si Claudine y parvient, il faudra alors rediscuter avec World Athletics. »
Au-delà des aspects techniques, cette situation met en lumière certaines interrogations concernant les critères de sélection et les mécanismes décisionnels au sein du sport malgache. La progression affichée par Claudine Nomenjanahary soulève des débats sur la prise en compte des performances récentes dans les choix fédéraux. La période restant avant la clôture officielle des engagements pourrait encore laisser place à des ajustements éventuels, selon l’évolution des résultats et des échanges avec World Athletics.
Donné Raherinjatovo