ANTSIRANANA - Vingt-deux dauphins meurent dans une forêt de mangrove

Vingt-deux dauphins ont été retrouvés morts dans une mangrove à Antsako, provoquant l’émoi dans la région. Une enquête est en cours pour en comprendre les causes.

Un des dauphins trouvés morts au cœur d’une forêt de mangrove.

Une découverte tragique a secoué le village d’Antsako, dans le fokontany de Vahilava. Vingt-deux dauphins, appelés localement « Feso», dont deux juvéniles, ont été découverts sans vie au cœur d’une forêt de mangrove, dans la baie de Besikidy, district d’Antsiranana-II.

Le phénomène a été observé dès le 16 juillet dernier par les villageois de la localité, mais par crainte, ils n’ont pas osé le révéler. Ce n’est que le 19 juillet qu’ils ont informé un agent du parc de Madagascar National Parks (MNP), qui, à son tour, a alerté les autorités régionales compétentes. Selon les témoignages des personnes ayant assisté à la scène, certains dauphins étaient encore en vie au moment de leur première apparition.

Cette découverte inhabituelle a provoqué l’émoi dans la commune rurale d’Andranovondronina, où ce type d’événement est extrêmement rare.

Puis, une équipe conjointe, conduite par Sylvie Raharimalala, composée de représentants de la direction régionale de la pêche et de l’économie bleue, de la direction régionale de l’environnement et du développement durable, ainsi que d’élus et villageois, s’est immédiatement rendue sur place, hier mardi, pour constater la situation et pour effectuer une première évaluation, tout en enclenchant une alerte environnementale.

Pertes graves

Le bilan est lourd : vingt-deux dauphins, mesurant entre 1,5 et 2 mètres, ont été retrouvés morts, dont vingt adultes et deux juvéniles. Selon les premiers constats, il s’agirait en majorité de femelles accompagnées de leurs petits, ce qui renforce la gravité de cette perte pour l’équilibre marin local.

Si les causes exactes restent encore inconnues, les autorités scientifiques ont lancé une enquête pour mieux comprendre cette mortalité inhabituelle, qui met en lumière la fragilité de la faune marine face aux pressions environnementales croissantes.

Des hypothèses sont déjà avancées. Selon l’avis des pêcheurs locaux, ces dauphins auraient pu fuir la présence de baleines en migration, qui rôdent actuellement dans les eaux avoisinantes, et se seraient retrouvés piégés par la marée descendante dans les méandres de la forêt de mangrove. En effet, les pêcheurs affirment observer depuis près d’une semaine un grand nombre de baleines traversant la zone. Ce comportement de fuite de la part des dauphins est donc possible pour échapper à un prédateur, ce qui les aurait conduits à s’échouer involontairement dans la mangrove.

En attendant les résultats d’une enquête plus approfondie, les investigations se poursuivent. Le Centre national de recherches océanographiques (CNRO) Nosy Be, qui dispose de spécialistes en milieux marins et cétacés, prévoit une mission d’expertise sur le terrain dès demain (mercredi) pour analyser les causes biologiques ou environnementales de cet incident inhabituel.

« Nous ne nous contentons pas des informations sur les réseaux sociaux, nos spécialistes prévoient une descente sur le terrain dès demain mercredi pour mener une expertise approfondie, et on verra les résultats », affirme le directeur du CNRO, Aly BachiryDouhouri.

Raheriniaina

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