La deuxième édition du Festival Tsakotsako s’est ouverte jeudi, à Anketrakabe. Pendant trois jours, la célébration se fait dans une ambiance festive et empreinte de fierté locale.
Les autorités sont attirées par la création des paysans locaux. |
Véritable pilier économique, culturel et identitaire de la région Diana, le maïs célèbre pendant trois jours, le Festival Tsakotsako. Dès l’ouverture officielle, présidée par le gouverneur de Diana, Taciano Rakotomanga, le ton était donné : valoriser le maïs et ceux qui le cultivent. La cérémonie a vu la présence des autorités régionales, des partenaires techniques et financiers, ainsi que d’un large public. Le festival se présente comme un rendez-vous pour promouvoir cette culture stratégique et souligner le rôle des producteurs ruraux dans le développement local.
Parmi les temps forts de la journée, citons le carnaval spectaculaire tout en maïs: charrettes garnies d’épis, tracteurs ornés de guirlandes végétales, colliers de grains portés par les officiels et jets de maïs dans la foule, bref le village d’Anketrakabe s’est transformé en un véritable théâtre vivant. L’événement a mis en lumière l’ingéniosité des artisans et la créativité des habitants, avec des pyramides miniatures en rafles de maïs qui ont jalonné les rues et les marchés. Œuvre emblématique, un monument en forme de « Tsakotsako » a même été érigé au cœur du village, symbole d’une identité revendiquée.
Une potentialité sous-valorisée
Tandis que d’autres communes optent pour des figures classiques, Anketrakabe a choisi de faire trôner le maïs, affirmant son attachement profond à cette culture.
Autrefois spécialisée dans la riziculture, Anketrakabe s’est progressivement reconvertie à la culture du maïs. Selon Christian, président du comité d’organisation, les producteurs locaux approvisionnaient autrefois la brasserie Star, jusqu’au retrait de cette dernière pour des raisons techniques. Aujourd’hui, ce sont jusqu’à deux semi-remorques de 15 tonnes qui quittent chaque semaine le village vers des destinations parfois aussi lointaines que la capitale.
Mais un constat s’impose: 90 % de la production est destinée à l’alimentation animale, tandis que seul le reste est consommé par l’homme, malgré les qualités nutritives du maïs. À cela s’ajoutent les défis de la transformation, du conditionnement et de la commercialisation, qui freinent la valorisation de cette filière à fort potentiel.
Le président du comité local et le maire ont ainsi plaidé pour des investissements structurants : réhabilitation de la route reliant la RN6 à Anketrakabe, rénovation des infrastructures d’irrigation, et dotation en matériels agricoles modernes. Les tracteurs actuels sont vétustes et les pertes post-récolte restent élevées, faute d’équipements adaptés.
Au-delà de la fête, le festival se veut aussi un espace d’échange et de renforcement des capacités. Des ateliers animés par des spécialistes ont abordé des thèmes cruciaux comme la conservation des semences, les techniques d’irrigation ou encore l’accès aux marchés.
« C’est une occasion rare de faire connaître nos produits et de créer des liens avec d’autres acteurs de la filière», confie Rio, membre de la coopérative « Tsaramandroso » de la commune d’Antsaravibe, initiatrice du festival Tsakotsako.
À travers ce festival, Anketrakabe ne se contente pas de célébrer une céréale. Le village affirme haut et fort sa vocation agricole, son savoir-faire et son ambition de devenir un pôle agro-économique incontournable de la région Diana.
Raheriniaina