Après cinq ans de détention, Harry Laurent Rahajason a quitté discrètement la prison d’Antanimora, hier. Sa libération met fin à une affaire judiciaire lancée en 2020.
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| L’ancien ministre Harry Laurent Rahajason a purgé sa peine hier. |
C’est dans la plus grande discrétion que l’ancien ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, plus connu sous le nom de Rolly Mercia, a quitté hier la prison d’Antanimora, après avoir purgé une peine cumulée d’environ cinq ans. Une libération attendue de longue date, mais manifestement organisée pour tenir la presse à distance.
Depuis la matinée, plusieurs journalistes s’étaient postés devant la célèbre maison d’arrêt d’Antananarivo, dans l’espoir d’immortaliser l’instant où l’ex-membre du gouvernement franchirait le portail. Selon les informations recueillies sur place, sa sortie était prévue à 14 heures. Pourtant, les agents pénitentiaires, visiblement peu enclins à voir l’événement s’éterniser sous les flashs, ont rapidement prié les journalistes de s’éloigner et leur ont strictement interdit de photographier l’enceinte.
Vers 13 h 30, un 4x4 blanc aux vitres teintées est apparu, filant sans s’arrêter. À l’intérieur, un homme dissimulait soigneusement son visage sous une veste. Tout porte à croire qu’il s’agissait bien de Rolly Mercia, qui a quitté les lieux une demi-heure avant l’heure annoncée. Les journalistes, restés sur place, s’attendaient à une sortie à pied, accompagnée d’une brève déclaration, qui n’a finalement jamais eu lieu.
Double condamnation
Ce n’est qu’environ une heure plus tard que la directrice générale de l’Administration pénitentiaire, Sakina Mohamady Volazaea, a confirmé la nouvelle : « Rolly Mercia est déjà sorti, sa famille l’avait récupéré », a-t-elle déclaré, alors que, contactée quelques minutes plus tôt, elle affirmait encore devoir « demander confirmation ».
Harry Laurent Rahajason a été arrêté en juillet 2020, à la suite d’une manifestation non autorisée à Ambohipo. Placé sous mandat de dépôt, il avait d’abord été poursuivi pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’État. Cette première affaire s’était soldée, en octobre 2020, par une condamnation à 44 mois de prison ferme.
Alors qu’il approchait du terme de cette peine, l’ancien ministre a été de nouveau condamné, cette fois à 30 mois d’emprisonnement ferme, assortis d’une amende de 2 millions d’ariary. Il était poursuivi pour faux témoignage, dénonciation abusive et propagation de fausses nouvelles, à la suite d’une plainte déposée par l’opérateur économique Maminiaina Ravatomanga.
Au total, toutes peines confondues, Rolly Mercia aura purgé près de cinq ans de prison. Une page judiciaire se tourne dans la plus grande discrétion, loin des caméras et des micros, illustrant une volonté manifeste d’éviter tout éclat médiatique.
Tsilaviny Randriamanga