AFFAIRES ÉTRANGÈRES - Roland Kobia convoqué par Rafaravavitafika Rasata

Un post sur Facebook de Roland Kobia a provoqué sa convocation au ministère des Affaires étrangères. Rafaravavitafika Rasata en a profité pour rappeler la souveraineté de Madagascar.

Roland Kobia, ambassadeur de l’Union européenne.

«Madagascar est libre dans ses choix diplomatiques. » Ce sont les mots fermes prononcés par la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, à l’issue de sa rencontre avec l’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, Roland Kobia, en fin de semaine.

Le diplomate européen a été convoqué au ministère des Affaires étrangères après une publication sur son compte Facebook, dans laquelle il commentait de manière indirecte la remise de véhicules protocolaires par le gouvernement chinois à Madagascar, en vue du prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), prévu à Antananarivo. Une réaction jugée inappropriée par les autorités.

Dans une déclaration diffusée samedi sur la chaîne nationale TVM, Rafaravavitafika Rasata a expliqué avoir rappelé à Roland Kobia que les orientations diplomatiques de Madagascar relèvent exclusivement de sa souveraineté.

« J’ai rappelé à Monsieur l’ambassadeur combien il est important de maintenir le respect mutuel et les liens de confiance entre Madagascar et l’Union européenne. Cela doit se faire dans le cadre d’un dialogue franc et respectueux », a-t-elle déclaré.

Deuxième convocation d’ambassadeur en un an

À sa sortie du ministère, Roland Kobia a gardé la réserve diplomatique habituelle, se contentant de déclarer qu’il « apprécie toujours les dialogues avec la ministre ». Un ton mesuré, mais un visage fermé, laissant transparaître une certaine tension.

Ce n’est pas la première fois qu’un diplomate européen est convoqué par la cheffe de la diplomatie malgache. En 2024, la prédécesseure de Roland Kobia, Isabelle Delattre, avait également été convoquée après avoir exprimé des critiques à l’égard de certaines décisions gouvernementales, notamment l’adoption de la loi autorisant la castration chirurgicale des auteurs de viols sur mineurs. Cette affaire s’était soldée par le départ de la diplomate, après que Madagascar a officiellement demandé son rappel à l’Union européenne.

À noter qu’en l’espace d’une semaine, c’est la deuxième fois que Rafaravavitafika Rasata réagit à une déclaration de Roland Kobia. Cette fois-ci, toutefois, elle n’est pas allée par quatre chemins : elle a directement convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne.

Tsilaviny Randriamanga

1 Commentaires

  1. la Chine a récemment offert seize limousines de luxe au gouvernement Malagasy — un geste qui dépasse largement la simple courtoisie diplomatique. Dans un pays confronté à des défis sociaux et économiques immenses, cette « donation » illustre une forme moderne de diplomatie du don, où les faveurs matérielles servent à acheter une loyauté politique.

    Le président Andry Rajoelina, loin de défendre une souveraineté nationale solide, accueille ces cadeaux avec enthousiasme. Pour lui, c’est une occasion de renforcer son autorité intérieure et d’amplifier son image sur la scène régionale, notamment en prévision du prochain sommet de la SADC, prévu ce mois d’août à Antananarivo.

    Il s’agit d’un troc d’influence politique : d’un côté, la Chine gagne un partenaire docile ; de l’autre, le président malgache obtient du prestige, des moyens de propagande et un soutien stratégique pour asseoir son pouvoir, sans avoir à rendre de comptes à son peuple.

    À Madagascar, le pouvoir actuel continue de privilégier l’apparence au détriment des priorités nationales. La réception en grande pompe de ces véhicules, d’une valeur de plus de Deux millibars d’ariary, en est la preuve éclatante.

    Il est écœurant de voir une telle mise en scène autour de l’arrivée de voitures de luxe, alors que la majorité des Malgaches vit dans la précarité.

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