Deux éléments des forces de l’ordre ont été capturés et violemment passés à tabac par une cinquantaine d’individus à Ambohimalaza. La foule les accusait de vol..
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L’un des blessés a été battu à cet endroit. |
Jeudi, peu après 18 h, une violente scène s’est produite dans le fokontany de Mahia, commune d’Ambohimalaza. Deux hommes, poursuivis puis roués de coups par une cinquantaine d’individus, ont ensuite été identifiés comme membres des Forces de défense et de sécurité (FDS). L’intervention des gendarmes leur a permis d’échapper de justesse à un lynchage.
Selon le témoignage de deux commerçantes, les deux hommes ont tenté de se réfugier dans leur épicerie, sans succès. Ils se sont alors cachés dans la cour, l’un sous un bananier, l’autre dans les broussailles. Ils en ont été extirpés et frappés à coups de bâtons, de briques et d’autres objets contondants.
Les deux victimes ont expliqué qu’elles revenaient d’un bar, où des femmes les avaient abandonnés en partant avec leur moto. L’un arborait un badge, l’autre montrait une photo d’identification, mais ces preuves ont été ignorées par une foule déjà en colère. Le tumulte ambiant n’a pas permis aux témoins de vérifier leur carte professionnelle.
À l’origine des tensions
L’un d’eux présentait des fractures au visage, l’autre une cloison nasale brisée. Une fois hors d’état de se défendre, ils ont été traînés jusqu’à la route principale, puis remis, menottés, aux gendarmes, dans un état critique.
Deux riveraines rapportent que leur proche, un homme de 22 ans à l’origine de l’incident, revenait du travail de la capitale et descendait du bus à proximité de son domicile. Il aurait été abordé par les deux FDS, qui lui ont demandé du feu. Ne fumant pas, il a répondu qu’il n’en avait pas, ce qui aurait provoqué une altercation. Les deux hommes, en civil, auraient tenté de le voler et essayé de le frapper avec un casque. Il a alors appelé à l’aide. Le duo a pris la fuite, mais s’est attiré la fureur des habitants.
Le commandant de brigade de la gendarmerie d’Ambohimalaza précise : « Il ne s’agit pas de justice populaire, mais d’un malentendu qui a dégénéré en bagarre. S’il y avait eu lynchage, les deux hommes seraient probablement morts. Une réunion est en cours. Pour plus de précisions, contactez le commandant du groupement Analamanga. »
Les deux blessés ont déjà reçu les soins nécessaires.
Haja Léo