SÉCURITÉ SANITAIRE - Partenariat exemplaire entre la COI et l’AFD

Une rencontre de haut niveau entre une délégation de la COI, conduite par son secrétaire général, Edgard Razafindravahy, et l’équipe de l’AFD, s’est tenue à Paris, France, le 16 juin. Elle a mis en lumière un partenariat qualifié d’exemplaire entre les deux entités.

Les logos de la COI et de l’AFD.

Exemplaire. Ce mot résume la qualité du partenariat entre la Commission de l’océan Indien (COI) et l’Agence française de développement (AFD). Une coopération forte, avec des résultats concrets mis en exergue durant une rencontre de haut niveau entre la délégation de la COI, conduite par son secrétaire général, Edgard Razafindravahy, et l’équipe de l’AFD, à Paris, France, le 16 juin.

Lors de cette rencontre, les deux parties ont salué les fruits d’une longue coopération, engagée il y a près de vingt ans, pour bâtir une sécurité sanitaire durable dans l’espace insulaire de l’océan Indien. Au cœur de cette dynamique, le programme régional SEGA-One Health, porté par la COI avec le soutien financier et technique de l’AFD. Il s’est affirmé comme un outil stratégique face aux risques épidémiques croissants.

L’AFD a investi près de 30 millions d’euros dans cette coopération, devenant le principal bailleur du programme, avec plus de 75 % du financement global. Cet engagement a permis non seulement d’ancrer durablement le programme dans le paysage sanitaire régional, mais aussi de faire de la COI un acteur reconnu de la diplomatie sanitaire, capable de fédérer autour d’objectifs communs.

Mettant l’accent sur ce partenariat exemplaire, Edgard Razafindravahy déclare : « L’appui de l’AFD, la mobilisation des États membres et la dynamique collective que nous construisons ensemble sont les piliers d’une sécurité sanitaire durable dans notre région. » Le programme SEGA-One Health est déployé dans les cinq États membres de la COI que sont les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles et la France (La Réunion), sous la forme d’une plateforme régionale de sécurité sanitaire.

« Créée en 2009 suite à l’épidémie de chikungunya, elle [la plateforme] rassemble plus de quatre cents professionnels de santé des États membres de la COI », explique le site de l’organisation régionale. Le programme s’inscrit par ailleurs dans une approche intégrée de la santé humaine, animale et environnementale, en droite ligne avec le concept One Health ou Une seule santé, promu par les grandes institutions internationales.

Aller plus loin

Son objectif est de renforcer les capacités de surveillance et de réponse aux épidémies au niveau des pays avec des équipements, des formations et des accompagnements techniques. « C’est surtout un dispositif de coopération qui promeut le partage d’informations, d’expertises, d’expériences et de procédures entre les différents secteurs définissant le One Health, au sein des pays et entre les pays. Il s’agit d’un des modèles concrets de mise en œuvre réussie de cette approche qui promeut la collaboration entre les acteurs de la santé humaine, de la santé animale et de la santé environnementale», selon les explications.

Depuis son lancement, le programme a permis des avancées significatives comme quarante dispositifs de surveillance épidémiologique renforcés et autant de laboratoires équipés ou modernisés, dont plus du tiers sur le territoire malgache. Il dénombre aussi plus de trois mille cinq cents professionnels formés. Parmi eux, soixante médecins malgaches et trois cent cinquante épidémiologistes certifiés sont aujourd’hui en mesure d’intervenir face aux crises sanitaires.

Cette montée en compétences a été décisive dans la réponse régionale à plusieurs épidémies, dont récemment le chikungunya. Le dispositif repose sur une architecture de coopération bien huilée. Les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement des États membres travaillent en étroite coordination avec des partenaires de référence: l’Institut Pasteur de Madagascar, le CIRAD, l’ARS de La Réunion ou encore la Croix-Rouge française.

Plus récemment, des passerelles ont été tissées avec des réseaux d’Asie du Sud-Est et du Pacifique, renforçant la dimension internationale du programme. La coordination du programme est assurée par le Centre de prévention et de contrôle des maladies-One Health, dirigé par «Harena Rasamoelina, épidémiologiste malgache». Ce centre joue un rôle pivot dans la mise en œuvre de la stratégie régionale de sécurité sanitaire, validée par les États membres.

Pour garantir sa pérennité, le Fonds SEGA-One Health, opérationnel depuis cette année, soutient financièrement les actions engagées sur le terrain. Face à la multiplication des risques sanitaires, exacerbés par le dérèglement climatique, la COI entend désormais aller plus loin. Lors de la rencontre parisienne, les deux partenaires ont esquissé les contours d’un nouveau projet centré sur le renforcement des ressources humaines en santé publique, toujours dans l’esprit One Health.

À l’heure où les systèmes de santé mondiaux sont mis à rude épreuve, le partenariat entre la COI et l’AFD s’impose comme un modèle de coopération régionale efficace, fondé sur la solidarité, la formation et la coordination intersectorielle. Un modèle qui pourrait inspirer d’autres régions confrontées aux mêmes défis.

L'Express de Madagascar

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