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Briqueteries au bord de l’autoroute. |
Une transformation urbaine est attendue le long du tronçon Ambodifasina–Ambohimanga de l’autoroute reliant Antananarivo à Toamasina. Actuellement, de nombreuses personnes manifestent un vif intérêt pour les terrains situés en bordure de cette voie. « J’ai reçu de nombreux appels au sujet d’un terrain que nous mettons en vente au bord de cette route, afin de financer les études de notre enfant qui partira à l’étranger », témoigne un homme, hier.
Des habitants de la commune d’Ambohimanga confirment que la demande de terrains ne cesse de croître. « Le prix commence également à grimper. Avant la construction de cette route, le mètre carré se vendait à 20 000 ariary. Depuis le début des travaux, il est passé à 70 000 ariary », explique Heriniaina Andriakotoson, résident d’Ambohimanga.
Les riverains espèrent que cette autoroute favorise le développement de leur commune. Pour eux, le développement signifie voir leur localité se transformer en une ville comme celles situées le long du boulevard de Tokyo (Bypass), avec l’apparition de zones commerciales. « On se demande juste s’il y aura des accès reliant l’autoroute aux quartiers », s’interroge un jeune du village, les yeux rivés sur le chantier en cours.
Un ingénieur en travaux publics souligne que l’emprise de l’autoroute doit être strictement respectée et que les voies de sortie seront limitées. « Cette route ressemble un peu à la rocade Est, avec des bordures », précise-t-il.
Transformation positive
Une autre source rappelle que les remblais restent interdits dans le Grand Tanà. Ainsi, les rizières situées le long de l’autoroute sont considérées comme des zones inconstructibles, « sauf en cas d’utilité publique ». Cependant, ce décret interdisant les remblais n’a pas empêché la prolifération de remblais et de constructions en bordure des nouvelles routes, comme le Bypass, la route de la Francophonie, jusqu’à présent.
Si certains habitants espèrent une transformation positive de leur commune grâce à cette nouvelle infrastructure routière, les paysans, eux, expriment leurs inquiétudes. « Nous craignons de ne plus pouvoir cultiver. Cette zone est très inondable, car toutes les eaux en amont se déversent dans ces rizières. Nous ne constatons aucune infrastructure d’évacuation d’eaux, ce qui risque de provoquer de fortes inondations », s’alarme Hajaniaina Ravonizakamanana, dont la famille dépend entièrement de la culture du riz. L’an dernier, en effet, plusieurs hectares de rizières ont été inondés et un tronçon de cette route s’est affaissé, emporté par la crue, pendant la dernière saison de pluie.
La source au ministère des Travaux publics rassure en affirmant que des infrastructures d’évacuation d’eaux sont bien prévues.
Miangaly Ralitera