EMPOISONNEMENT - Des patients risquent une opération de gorge

Des victimes de l’empoisonnement survenu à Ambohimalaza devront être opérées cette semaine. Tandis que la majorité reste dans un état critique, quelques patients montrent des signes d’amélioration.

Le service des urgences du centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona.

Une nouvelle étape de la prise en charge médicale s’amorce pour les victimes de l’empoisonnement collectif survenu le 14 juin. Plusieurs d’entre elles devraient subir une intervention chirurgicale au niveau de la gorge cette semaine. Parmi les patients concernés figure l’hôte de la fête d’anniversaire, actuellement placé sous surveillance policière à l’hôpital, selon nos sources.

« Cette intervention consiste à ouvrir la trachée afin d’y insérer un tube respiratoire. Celui-ci permet à l’air d’atteindre les poumons sans passer par les voies respiratoires supérieures, comme le nez ou la bouche », explique un médecin. « Elle s’avère nécessaire, car les poumons sont des organes vitaux, et les muscles respiratoires de ces patients ne sont pas encore fonctionnels », poursuit-il.

Un anesthésiste-réanimateur précise que « la trachéotomie est plus pratique que l’intubation classique, laquelle nécessite des aspirations fréquentes pour dégager les sécrétions et doit être régulièrement remplacée. Elle protège également les poumons contre les sécrétions buccales ou les risques liés à l’alimentation ».

Signes encourageants

Au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA), la majorité des vingt-quatre victimes hospitalisées sont toujours intubées et se trouvent dans un état critique. Parmi elles, le fils de Hiarilanto Ranivoarison, un jeune homme de 21 ans, figure parmi les cas les plus préoccupants. Il est plongé dans le coma depuis une semaine.

« Le fait qu’il soit diabétique complique sa guérison, ont expliqué les médecins », rapporte cette mère, qui a trois enfants hospitalisés à la suite de l’empoisonnement.

Malgré la gravité de la situation, certains patients présentent des signes encourageants.

« Mon enfant commence à reprendre conscience. Elle commence à faire des mouvements avec ses bras et ses pieds », témoigne cette mère, soulagée. Bien que son état reste critique, cette évolution ravive l’espoir de ses proches. L’état de santé des deux autres enfants de Hiarilanto Ranivoarison s’améliore également.

« Ma fille va bien, tous ses paramètres sont normaux. Mon beau-fils devait sortir aujourd’hui (NDLR : hier), mais sa sortie a été reportée en raison d’une baisse de son taux d’oxygène », poursuit-elle.

Selon cette femme et d’autres parents de victimes, le personnel soignant les tient informés de manière transparente.

« Ils ne me cachent pas que mon enfant est dans un état grave », confie une autre mère. Les familles se disent satisfaites de la prise en charge.

« Tout est gratuit, que ce soit les médicaments, les analyses… Nous ne payons que pour la nourriture », témoigne Tahiana, un garde-malade.

Elles soulignent également le professionnalisme du personnel médical, qui surveille étroitement l’état de santé des patients, en prenant leurs paramètres toutes les heures.

Miangaly Ralitera

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