Madagascar s’apprête à célébrer le 65e anniversaire de la proclamation de son indépendance, le jeudi 26 juin 2025. Si la souveraineté politique a été acquise en 1960, la construction d’une autonomie véritable, notamment économique, sociale et institutionnelle, reste un chantier en cours.
Comme beaucoup d’anciennes colonies, Madagascar a hérité d’un cadre administratif, économique et diplomatique largement influencé par l’histoire coloniale. Après la proclamation de l’indépendance à Mahamasina, la jeune République a conservé des liens étroits avec la France, notamment à travers les accords de coopération. Certains analystes estiment que les premiers gouvernements post-indépendance disposaient d’une marge de manœuvre limitée. Mais cette continuité s’explique aussi par la volonté de préserver une stabilité institutionnelle et de maintenir un certain niveau de développement, dans un contexte mondial alors dominé par la Guerre froide.
Les événements de 1972 ont marqué une étape majeure vers une affirmation plus forte de la souveraineté nationale. Sous la Deuxième République, Madagascar a adopté une voie plus autonome, tout en continuant à entretenir des relations avec ses partenaires traditionnels, y compris la France. Ces relations, parfois complexes, ont traversé les changements de régimes et les crises politiques, mais elles ont aussi permis de maintenir un dialogue constructif, notamment en matière d’aide au développement et de coopération sectorielle.
Aujourd’hui encore, la France reste l’un des principaux partenaires économiques de Madagascar. Présente dans des projets structurants - tels que Ravinala Airport ou le projet hydroélectrique de Volobe - elle contribue au financement de plusieurs initiatives dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie ou de l’éducation. Loin d’une domination unilatérale, il s’agit désormais d’une relation de partenariat, marquée par des intérêts partagés, dans un monde interconnecté. Lors de sa dernière visite sur la Grande Île, le président Emmanuel Macron a réaffirmé cette volonté de coopération mutuellement bénéfique, notamment dans le domaine stratégique des terres rares.
Dans ce contexte globalisé, Madagascar cherche à affirmer davantage sa propre voie de développement. Ce parcours est semé d’embûches : faible capacité budgétaire, urgence sociale, effets du changement climatique, dépendance à l’aide internationale, instabilité des marchés mondiaux. Le pays mise donc sur sa résilience, sur l’optimisation de ses ressources internes, et sur une meilleure gouvernance publique. Une politique de rigueur est appliquée dans plusieurs domaines, tandis que les aides extérieures sont utilisées comme leviers, non comme des solutions permanentes.
Conscient de ces enjeux, le gouvernement multiplie les réformes structurelles. Dans le secteur minier, la redéfinition des contrats vise à garantir une meilleure répartition des retombées économiques. Le projet Base Toliara, par exemple, pourrait générer jusqu’à 180 millions de dollars par an. L’État malgache restructure également la filière aurifère et constitue une réserve d’or nationale à travers la Banque centrale. L’instauration d’un fonds souverain s’inscrit dans cette stratégie de sécurisation des richesses naturelles.
L’agriculture, autre pilier de l’économie, fait l’objet d’un vaste plan de modernisation : distribution de semences améliorées, soutien à l’entrepreneuriat rural avec le projet Titre Vert, extension de l’irrigation et développement d’infrastructures agricoles. Parallèlement, d’importants chantiers sont en cours : autoroute Antananarivo–Toamasina, réhabilitation des RN13 et RN10, projets énergétiques solaires et hydroélectriques pour élargir l’accès à l’électricité.
Malgré les difficultés, Madagascar avance. Les réformes mises en œuvre aujourd’hui ont pour objectif de créer les conditions d’un décollage économique plus inclusif et plus souverain. Le pays cherche à s’ancrer dans une nouvelle ère, où l’histoire coloniale est reconnue sans occulter les responsabilités présentes ni empêcher les partenariats d’avenir. Les liens historiques avec la France, souvent sujets à débat, peuvent être revisités à l’aune d’un dialogue renouvelé, reposant sur l’équilibre, le respect mutuel et les intérêts réciproques.
[À lire dans notre édition papier]
L'Express de Madagascar
Et non un malaise profond persiste . La réalité socio-économique est loin d'être reluisante avec cette pauvreté multidimensionnelle et aucune perspective d'avenir à espérer avec ce président Français de Madagascar , une anomalie monumentale . Et donc une question revient dans toutes les conversations : Madagascar est-il réellement indépendant ? Une indépendance de façade ? Si la souveraineté nationale est inscrite dans la Constitution, son application réelle suscite des doutes, notamment dans un contexte où l’État de droit, la transparence et la redevabilité du pouvoir sont régulièrement remis en cause.
RépondreSupprimerMais 65 ans plus tard, que reste-t-il de cette souveraineté ? Les décisions publiques semblent de plus en plus déconnectées de la volonté populaire. Le peuple malgache n’est qu’un simple spectateur d’un théâtre politique verrouillé par une élite au service de ses propres intérêts .
Rainilainga , régulièrement critiqué pour son exercice personnalisé du pouvoir, est également au cœur de controverses liées à sa double nationalité française. Une situation inédite et politiquement sensible dans un pays dont l’histoire coloniale demeure une blessure ouverte.
Dans ce contexte de pauvreté généralisée avec plus de 80 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, des célébrations fastueuses suscitent l’incompréhension. Pour nombre d’observateurs, elles apparaissent comme un écran de fumée destiné à détourner l’attention de l’opinion publique.“ On amuse le peuple pendant que les ressources sont dilapidées” essentiellement par l'affairiste sulfureux Pierre Bleue , un oligarque attitré au palais ! Les dépenses engagées pour les festivités contrastent crûment avec l’état des infrastructures de base : hôpitaux sous-équipés, routes délabrées, établissements scolaires précaires. L’écart entre les moyens mobilisés pour la fête et les réalités quotidiennes alimente un sentiment d’injustice. Un anniversaire amer. Car célébrer l’indépendance dans un tel contexte relève de l’hypocrisie.
Un pouvoir fortement centralisé et incompétent d'où le fonctionnement de l’État est également critiqué. L’accusation d’un style de gouvernance autoritaire, voire féodal, revient régulièrement. Le régime actuel évoque davantage une monarchie autoritaire qu’un État de droit. L’État, confondu avec la personne du chef, fonctionne au bon vouloir d’un seul homme. La loi, c’est lui. Les contre-pouvoirs sont réduits au silence, les institutions affaiblies, les journalistes menacés, et les opposants diabolisés. Les institutions, bien qu’existantes, peinent à jouer leur rôle. Dans de nombreux dossiers, la parole présidentielle fait office de loi, et les décisions majeures sont prises dans l’opacité. Les critiques ne viennent pas seulement de l’opposition. Des voix issues de la société civile, du milieu académique ou de l’administration alertent sur ces dérives. Aucune réforme structurelle à ce jour . Les investissements directs étrangers sont aux abonnés absents .
Les jeunes ne se reconnaissent ni dans les discours officiels ni dans les pratiques politiques actuelles. Une vraie indépendance ne se fête pas : elle se vit mais surtout pas avec une armée servile piétinant la souveraineté nationale avec un chef suprême VAZAHA TARATASY . Cette indépendance doit être concrétisée par des politiques publiques au service de la majorité et non d’une minorité. Malheureusement la présence de cet autocrate populiste et mégalomane est un accident historique regrettable ayant des conséquences désastreuses incommensurables pour l'avenir de ce pays !