Après la Fête nationale, les délégations militaires égyptienne et indienne ont effectué une visite de courtoisie au ministère des Forces armées. La coopération militaire était au cœur des échanges.
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Les délégations militaires égyptienne et indienne ont été reçues successivement par le ministre des Forces armées, le général Lala Sahivelo. |
Valse diplomatique, hier, au ministère des Forces armées. Le ministre, le général Lala Sahivelo, a reçu dans son bureau à Ampahibe deux délégations militaires en visite de courtoisie. Il s’agissait respectivement des délégations égyptienne et indienne, présentes à Madagascar à l’occasion de la Fête nationale célébrée jeudi au stade Barea Mahamasina. Au cœur de ces rencontres figurait le renforcement de la coopération militaire entre Madagascar et ces deux puissances régionales et internationales. L’Égypte, première armée du continent africain, et l’Inde, classée parmi les cinq forces armées les plus puissantes du monde, entendent développer des partenariats stratégiques avec la Grande Île.
La délégation égyptienne, conduite par le général Galal Ali Abd-Elrazek Ali, chef d’état-major adjoint de l’armée égyptienne, a présenté plusieurs axes de coopération potentielle. Parmi ceux-ci figurent la fourniture d’équipements et de matériels militaires à l’armée malgache, ainsi que le partage de compétences dans le domaine de l’industrialisation militaire.
Formation
« L’Égypte dispose d’une puissante industrie militaire. La coopération avec ce pays est une opportunité pour Madagascar d’élargir ses capacités en matière d’industrie de défense », a expliqué le général Lala Sahivelo.
Outre la fabrication d’équipements, la coopération avec l’Égypte pourrait s’étendre à la construction navale. Le pays prévoit de partager son expérience avec Madagascar, qui dispose déjà d’une base matérielle pour la fabrication de navires. Un mémorandum d’entente est actuellement en préparation entre les deux pays pour concrétiser ces projets, selon les précisions du ministre des Forces armées.
Du côté indien, la délégation conduite par Sanjay Seth, émissaire du ministre indien de la Défense, s’est entretenue avec le général Lala Sahivelo sur l’élargissement des formations militaires. Chaque année, l’Inde accueille des officiers et militaires malgaches pour des formations sur son sol. Des formateurs indiens interviennent également à Madagascar, notamment pour enseigner l’anglais aux militaires souhaitant poursuivre leurs études en Inde. « Les projets de coopération doivent être approuvés par les deux pays avant d’être rendus publics. Les discussions sont en cours », a précisé le général Sahivelo.
L’Inde entretient déjà, depuis plusieurs années, une coopération active avec Madagascar dans le domaine naval, comme en témoignent les fréquentes escales de patrouilleurs indiens à Antsiranana - la plus récente datant de mars. La participation du ministre des Forces armées à l’exposition Aero India, en février dernier, où il s’est entretenu avec le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, ouvre également la voie à une possible collaboration dans le secteur aéronautique. Dans un contexte où l’Inde affirme sa puissance dans l’océan Indien, le renforcement de sa coopération militaire avec Madagascar revêt une dimension stratégique majeure.
Tsilaviny Randriamanga
Un écran de fumée car les cartes sont déjà distribuées . Des coopérations militaires banales mises en relief pour meubler les festivités du 26 juin faute d'invités de marque .
RépondreSupprimerImaginez un pays qui, après des décennies de colonisation, de coups d’État et de crises politiques, se tourne à nouveau vers son ancienne puissance coloniale pour former ceux qui sont censés protéger son président. Ironie du sort ou aveu de faiblesse ? Madagascar, nation souveraine en théorie, mais en pratique, toujours sous l’ombre de la France.
Fin mai 2025, la France et Madagascar ont renforcé leur coopération militaire à travers une mission de formation menée par le 2e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (2e RPIMa), basé à La Réunion. Des instructeurs français ont entraîné deux unités malgaches sensibles : la garde présidentielle, chargée de la protection rapprochée du chef de l’État, Andry Rajoelina, et le 1er bataillon parachutiste (1er BATPARA), en train de constituer un groupe d’intervention spécialisé (GRIP). Les détails restent flous, volontairement. L’armée française confirme son implication via les FAZSOI (Forces armées de la zone sud de l’océan Indien), mais évite les précisions. Pourquoi tant de discrétion ? Parce que l’histoire a montré que la présence d’étrangers dans la sécurité présidentielle malgache a toujours suscité des tensions. Sous Hery Rajaonarimampianina, le Français Houcine Arfa avait fait polémique. Sous Marc Ravalomanana, des mercenaires sud-africains avaient été employés. Aujourd’hui, la France reprend ce rôle, mais est-ce vraiment une bonne nouvelle ?
Pendant que le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et même le Sénégal se battent pour chasser l’influence militaire française, Madagascar, lui, ouvre grand les bras. Et qui est au pouvoir ? Un président franco-malgache. Tout est dit !