TRAFICS - Plus de 50 % des saisies douanières assurées par les chiens pisteurs

Remise officielle des sept nouveaux binômes maîtres-chiens de la Brigade Canine de la Douane Malagasy, hier à la Brigade Canine de Nanisana.

Les chiens pisteurs renforcent les contrôles douaniers à Madagascar. Leur flair permet de réaliser plus de 50 % des saisies dans les aéroports et certains ports stratégiques.

Plus d’une saisie sur deux dans les aéroports et certains ports malgaches est réalisée grâce aux chiens pisteurs. Drogues, devises, tortues : leur flair détecte ce que les machines ne repèrent pas toujours. « À Ivato, plus de 50 % des produits saisis  devises, stupéfiants, tortues  l’ont été grâce aux chiens », indique Lainkana Ernest Zafivanona, directeur général des Douanes, hier, lors de la sortie officielle de la deuxième promotion de la Brigade Canine, « la promotion Kira ».

Les chiens complètent les équipements technologiques. « La technologie cible les zones suspectes, mais ce sont les chiens qui confirment. Leur intervention est rapide et mobile », ajoute le directeur général.

En janvier, un chien a détecté plus d’un million d’euros cachés dans les bagages d’un passager. À Toamasina, où plus de six cents conteneurs circulent chaque jour, les chiens sont essentiels pour repérer drogues, devises et animaux protégés.

« Chaque chien travaille avec le même maître pendant toute la durée de leur mission. C’est la clé de la performance », explique Tsiferana Andriamisaina, chef de la brigade cynophile d’Antananarivo. Il souligne la fiabilité des détections : « Quand un chien marque une présence, il se trompe rarement. Il faudrait qu’il soit malade pour rater quelque chose. »

Arme de dissuasion

Les premières formations de chiens pisteurs ont eu lieu aux Pays-Bas. Cette deuxième promotion de la brigade canine est née, dressée et spécialisée à Madagascar. « Ces chiens ont été formés par d’anciens agents malgaches. Ils ont les mêmes compétences que ceux formés à l’étranger », précise Lainkana Ernest Zafivanona.

Cela permet aussi de réduire les coûts. « Un chien importé coûtait environ 5 000 dollars. Le pack complet de formation dépassait les 180 000 dollars. » Les chiens sont formés à des spécialités : détection de drogues, devises ou animaux protégés. Il s'agit principalement de malinois et de bergers allemands, deux races reconnues pour leurs qualités exceptionnelles dans ce domaine d'activité.

La première promotion comptait six binômes. La deuxième promotion en compte sept. Le but est d’atteindre une vingtaine de binômes pour renforcer la présence canine sur plusieurs sites.

Madagascar dispose actuellement de vingt-deux chenils à Toamasina, ainsi qu’un centre vétérinaire et un programme d’élevage. Les chiens sont progressivement déployés dans certains ports et aéroports, selon les priorités. Au-delà de leur rôle opérationnel, les chiens ont un effet psychologique important.

« Les trafiquants hésitent. Ils savent qu’ils peuvent passer un scanner, mais pas un chien bien entraîné », explique un agent douanier.

La brigade canine contribue aussi à la protection des ressources naturelles en interceptant la contrebande de reptiles et de tortues. La douane étudie la possibilité de former les chiens à la détection d’or.

 Irina Tsimijaly

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