À la fin du mandat de Thierry de Bailleul, Madagascar Airlines dresse un premier bilan du plan Phénix. Des avancées sont constatées, mais des défis persistent.
Thierry de Bailleul arrive en fin de contrat. |
À quelques jours de la fin du mandat de Thierry de Bailleul, directeur général de Madagascar Airlines, prévue le 31 juillet 2025, l’heure est venue de dresser un premier bilan du plan de redressement baptisé « Phénix 2030 ». Deux ans après son lancement, ce programme a permis d’enregistrer des progrès notables, mais plusieurs défis subsistent.
Présenté en novembre 2023 comme la feuille de route vers la rentabilité d’ici 2025 et la relance des vols internationaux à partir de 2026, le plan a conduit la compagnie à recentrer ses opérations sur le marché intérieur. L’une des premières mesures concrètes a été la suppression de la marque Tsaradia en mai 2024, pour ne conserver qu’une seule identité : Madagascar Airlines. Objectif : clarifier l’offre auprès des passagers et simplifier la communication.
La flotte a été renforcée pour soutenir cette stratégie domestique. Aujourd’hui, cinq avions sont opérationnels, dont un provenant de l’ancienne flotte Tsaradia. En avril 2025, un ATR 72-500 d’occasion, acquis auprès d’une compagnie malaisienne, est venu compléter les moyens techniques. Deux autres appareils — un ATR 72-500 et un ATR 72-600 — font l’objet d’une prolongation de contrat jusqu’en 2028 et 2029. Par ailleurs, un Q400, loué auprès d’un opérateur sud-africain, est utilisé depuis mai pour répondre au pic de la haute saison. L’arrivée d’un sixième ATR est annoncée dans les prochains mois.
Reconnaissance
Sur le plan international, Madagascar Airlines a fait son retour dans les systèmes de paiement et de règlement de l’IATA en mars 2024, après plusieurs années d’exclusion (2016 pour les règlements, 2018 pour la billetterie). Ce retour marque une reconnaissance à l’échelle mondiale et permet à la compagnie de collaborer de nouveau avec la majorité des agences de voyages. Pour y parvenir, une garantie de cinq millions de dollars a été déposée.
Malgré ces avancées, de nombreux chantiers restent ouverts. La régularité des vols doit encore être améliorée, tout comme l’entretien de la flotte et la digitalisation des services. L’entreprise entend également renforcer la formation de son personnel technique et constituer un stock de pièces de rechange afin de réduire les retards liés à la maintenance.
Dans un communiqué diffusé le 15 juillet, le Conseil d’administration affirme que le plan suit son cours. Toutefois, « la question d’une éventuelle reconduction du mandat [du directeur général] reste en cours d’examen ». Nommé en décembre 2022, Thierry de Bailleul est le principal bâtisseur de la stratégie actuelle.
Interrogé le 14 juillet à Ivandry, le ministre des Transports, Valéry Ramonjavelo, a salué les avancées : « Il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites. Il faut maintenant continuer le travail qui a été commencé. »
Il a également mis en avant la régularisation du paiement des salaires et les discussions en cours avec les bailleurs de fonds.
L’avenir de Thierry de Bailleul reste encore incertain. Mais pour Madagascar Airlines, le cap fixé par le plan Phénix semble bel et bien maintenu.
Irina Tsimijaly