SANTÉ PUBLIQUE - Des chiens enragés errent à Antananarivo

Des chiens vaccinés pendant la campagne de vaccination antirabique à Ilafy, en 2024.

La rage circule activement dans plusieurs quartiers de la capitale. Des opérations d’abattage de chiens errants ont été menées pour tenter de contenir la propagation de cette zoonose virale mortelle.

Les vétérinaires tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Les habitants d’Antananarivo et de ses environs sont appelés à redoubler de vigilance face aux morsures et griffures de chiens. Plusieurs cas de rage canine ont été confirmés, notamment dans le district d’Atsimondrano et dans la commune urbaine d’Antananarivo.

« Les analyses réalisées à l’Institut Pasteur de Madagascar sur un chien ayant mordu quatre personnes dans notre commune, la semaine dernière, confirment que l’animal était porteur de la rage », a déclaré hier Jean Louis Ratoetrarinianja, maire d’Ambavahaditokana. Un autre cas a été détecté en avril dans le quatrième arrondissement de la capitale. « Un chien a attaqué plusieurs personnes le 14 avril, dans le quartier de Madera Namontana. Les analyses ont confirmé qu’il était enragé », rapporte un vétérinaire en poste dans le secteur. Tous les chiens impliqués dans ces attaques étaient errants. Ils ont été abattus.

Face à ces cas, des campagnes d’élimination ont été lancées dans les zones à risque pour éviter toute transmission à l’homme. À Ambavahaditokana, près de deux cents chiens errants ont été abattus ce week-end, grâce à la coopération entre le ministère de la Santé publique, le service vétérinaire et la commune d’Ampitatafika.

« Mais tous les chiens errants n’ont pas encore été éliminés », souligne Jean Louis Ratoetrarinianja, qui prévoit de lancer une nouvelle opération afin d’éradiquer les animaux vecteurs de la maladie.

Issue fatale

La rage se transmet à l’homme par la morsure ou la griffure d’un mammifère infecté. Si la personne exposée ne reçoit pas le vaccin antirabique dans les 24 heures, elle risque de contracter la maladie. Une fois les symptômes déclarés, l’issue est malheureusement toujours fatale.

À Madagascar, près de huit cents personnes succomberaient chaque année à la rage. Le pays s’est fixé pour objectif d’éliminer cette maladie d’ici à 2030. Un objectif ambitieux, qui se heurte à de nombreux défis.

La majorité des propriétaires de chiens et de chats ne respectent pas le calendrier vaccinal annuel contre la rage. Certains évoquent un coût trop élevé, bien que le tarif d’un vaccin tourne autour de 12 000 ariary dans les cliniques vétérinaires d’Antananarivo. D’autres déplorent l’absence de services vétérinaires dans leur commune. En parallèle, la prolifération de chiens errants, non vaccinés, aggrave la situation, alors que le nombre de victimes de morsures et de griffures est en constante augmentation.

Miangaly Ralitera

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