REBOISEMENT - Des drones au secours des jeunes plants

Le type de drone utilisé pour le suivi des jeunes plants.

Dans la commune rurale d’Ambalavao, la campagne nationale de reboisement entre dans une nouvelle phase. « Les jeunes plants fraîchement mis en terre sont désormais suivis à la trace, grâce à des drones de dernière génération capables de survoler 500 hectares en une heure », a souligné le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Max Andonirina Fontaine, lors du lancement de cette campagne dans la région Analamanga.

À cet effet, quatre drones spécialisés sillonnent les sites reboisés. Ils combinent détection spatiale, collecte de données géophysiques et évaluation du taux de survie des jeunes plants. L’intégration d’un Système national d’information sur le reboisement permettra de centraliser ces données et de responsabiliser tous les acteurs.

Durant cette campagne de suivi, l’objectif est clair : détecter les plants malades ou morts, surveiller l’humidité du sol et cartographier avec précision l’évolution des surfaces reboisées. « Il ne suffit plus de planter, il faut s’assurer que les arbres survivent », martèle un technicien sur le terrain. À Ambalavao comme ailleurs, cette prise de conscience marque un tournant. Le reboisement, longtemps perçu comme une action symbolique ou ponctuelle, devient désormais une démarche technique, structurée et durable.

Par ailleurs, la saison sèche approche, faisant peser un risque accru d’incendies sur les zones reboisées. Face à cette menace, les mesures préventives se multiplient : installation de pare-feu, désherbage autour de chaque plant, remplacement des plants non poussés, suivi des arbres morts. Dans cette lutte, les technologies modernes, telles que les drones multispectraux et la cartographie en temps réel, deviennent des alliées.

« En 2024, le taux moyen de survie des jeunes plants à l’échelle nationale s’élevait à 69 %. L’objectif est de dépasser largement ce chiffre d’ici avril 2026. L’enjeu est vital, car les forêts malgaches sont une source essentielle d’eau, d’énergie et de biodiversité. Leur destruction, par les feux ou par négligence, compromet directement l’avenir du pays », a déclaré le ministre Max Andonirina Fontaine.

Des sites à protéger

Plus de 75 000 hectares ont été reboisés à Madagascar ces dernières années. Mais la réussite ne se mesure pas au nombre de plants mis en terre, rappelle l’État : un arbre planté sans entretien, c’est du temps et des ressources gaspillés. Le reboisement ne doit plus être une formalité annuelle, mais un engagement sur le long terme.

Les sites reboisés devront être protégés. Trop souvent, ils sont victimes d’incendies ou de défrichements sauvages. Le gouvernement veut franchir une nouvelle étape :

« Classer ces zones comme domaines privés de l’État afin d’en assurer la sécurisation foncière. Cela permet également d’atteindre les objectifs fixés », a insisté le Premier ministre Christian Ntsay.

Une collaboration est en cours avec le ministère du Développement de l’Aménagement du Territoire (MDAT) dans ce sens. Le gouvernement appelle également à une implication accrue des communautés locales, premières concernées et garantes du succès de cette stratégie.

Le président de la République, Andry Rajoelina, a fixé une ambition claire : reverdir l’Île Rouge. Pour y parvenir, un changement profond des pratiques est nécessaire. Il ne suffit pas de planter en masse : il faut miser sur la qualité, assurer le suivi, sécuriser les zones et mobiliser les populations.

Mialisoa Ida

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