RABOUSSA - « Il faut avoir une identité »

Raboussa fête cette année ses 25 ans de scène. 

Véritable pilier du rap malgache, Raboussa célèbre cette année ses 25 ans de scène. Pour l’occasion, il donne rendez-vous à ses fans le 31 août au Palais des Sports Mahamasina, en collaboration avec SR Event.

L’Express : 25 ans de scène, c’est une longévité rare dans le rap malgache. Que ressentez-vous à l’approche de ce grand événement ?

Raboussa : C’est un mélange d’émotion et de fierté. En réalité, cela fait 28 ans que je fais de la musique. J’ai traversé tellement d’époques, de hauts et de bas. Et je sens que ce concert au Palais des Sports sera inoubliable… même dans les 25 prochaines années.

Comment le jeune Raboussa est-il tombé dans le rap ? Quel a été le déclic ?

Depuis tout petit, j’aime la musique. Ma famille est mélomane, certains sont même musiciens. Le vrai déclic est venu dans les années 90, en voyant un rappeur étranger à la télé. Je me suis demandé : « Et pourquoi pas en malgache ? » J’écrivais déjà des poèmes, alors j’ai tenté d’écrire du rap. Ça a marché. Le genre était encore marginal à l’époque, aujourd’hui il est partout.

Vous êtes connu pour vos textes profonds, souvent engagés. Qu’est-ce qui nourrit votre écriture ?

Je puise dans la société. Je parle de ce que les gens vivent : les injustices, les espoirs, les douleurs, l’amour aussi. Des morceaux comme «Ohatran’lah ihany za» ou «Zany dia tsy hay» viennent de ce vécu collectif.

Justement, “Ohatran’lah ihany za” est devenu un tube légendaire, un patrimoine. Comment ce titre est-il né ?

C’est incroyable : je l’ai écrit en 30 minutes, sur un coup d’inspiration. Le producteur m’avait dit qu’il manquait un titre pour compléter l’album. J’ai improvisé… et le morceau est devenu un hymne. Il fait aujourd’hui partie du patrimoine musical pour moi et pour mes fans.

S’il fallait retenir un seul moment de votre carrière, lequel choisiriez-vous ?

Sans hésiter, ma célébration des 15 ans de scène au Palais des Sports. Ce jour-là, c’était à guichets fermés. C’était la première fois qu’un artiste de rap remplissait ce lieu en solo. J’en ai eu les larmes aux yeux. J’ai compris que j’avais écrit une page d’histoire.

Votre musique a traversé les modes sans jamais se trahir. Quel est votre secret?

Il faut avoir une identité. C’est ce qui permet de rester fidèle à son style tout en évoluant. J’ai toujours gardé mes valeurs, mes particularités. Et puis, bien sûr, le talent joue un rôle.

Enfin, si vous pouviez parler au jeune Raboussa de vos débuts, que lui diriez-vous ?

Je lui dirais : Sois patient, chaque chose en son temps. J’aimerais lui faire écouter «Zany dia tsy hay» pour qu’il comprenne que chaque effort finit par payer.

Nicole Rafalimananjara

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