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Le planning familial attire du monde pendant les caravanes médicales. |
Les campagnes de sensibilisation sur le planning familial commencent à porter leurs fruits. Le nombre d’usagers ne cesse de croître.
Le recours à la planification familiale suscite un intérêt croissant. De plus en plus de femmes se tournent vers les centres de santé pour limiter les naissances. Le site communautaire d’Amoron’Akona, dans la commune d’Ambohimangakely, accueille ainsi chaque mois une centaine de femmes venues bénéficier de la contraception injectable, actuellement la méthode la plus répandue.
« Le nombre de bénéficiaires est passé de quatre-vingt-quatre en décembre, à cent vingt en janvier, puis à cent trente en avril. De nouvelles patientes arrivent chaque semaine. Pour ce mois de mai, nous en comptons déjà dix », rapporte Albertine Rakotoarivony, agente communautaire formée spécifiquement à la contraception injectable.
Parmi ces nouvelles patientes figure Lanjanomena Razafindratsimba, mère de famille ayant accouché en mars dernier. « Avec mon mari, nous avons décidé de ne plus avoir d’enfants. Nous en avons déjà trois, et cela nous suffit. Dès le retour de mes règles, je me suis rendue ici pour débuter la contraception », témoigne-t-elle. Elle observe, d’ailleurs, des effets positifs de cette planification familiale.
Avancées notables
« Nous avons commencé à utiliser une méthode contraceptive dès la naissance de notre premier enfant. Grâce à cela, la naissance de nos trois enfants sont espacés de cinq ans », ajoute-t-elle.
Les campagnes de sensibilisation ont permis des avancées notables dans plusieurs régions du pays, y compris dans celles où la tradition encourage encore les couples à avoir un grand nombre d’enfants, comme dans l’Androy. Dans cette région, les ménages peuvent compter jusqu’à huit enfants.
« Nous avons observé une augmentation de 10 % du nombre de bénéficiaires de méthodes contraceptives en une année. En décembre 2023, 17 % des femmes en âge de procréer avaient recours au planning familial. En décembre 2024, ce chiffre est monté à 26 % », indique une source locale.
Des freins persistent toutefois. La réticence reste forte chez certains jeunes, notamment ceux qui n’ont pas encore d’enfants.
« Mon fiancé et moi vivons ensemble depuis février, mais nous ne souhaitons pas encore avoir d’enfants. Pourtant, nous avons choisi de ne pas utiliser de méthode contraceptive. Ma mère me l’a interdit, affirmant que cela pouvait entraîner l’infertilité », témoigne Estelle, une jeune femme de 20 ans.
Face à ces inquiétudes, les professionnels de santé intervenant dans les centres de santé de base (CSB) se veulent rassurants.
« Les méthodes contraceptives n’ont pas d’effet définitif sur la fertilité. Leur action empêche temporairement une grossesse, mais dès que leur effet s’estompe, dès qu’on arrête d’en prendre, la capacité reproductive revient. Certaines femmes retombent enceintes immédiatement après le retrait de l’implant », explique un médecin.
Miangaly Ralitera