Un nouveau fonds a été mis en place pour venir en aide aux très petites entreprises (TPE) malgaches. Baptisé Fonds Meso Capital Madagascar, il a été lancé en avril avec un financement initial de 5 millions d’euros, grâce à l’appui de l’Union européenne. Le projet est porté par le Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (Fivmpama), une organisation regroupant des entrepreneurs locaux.
« Le principal obstacle auquel font face les petites entreprises est l’accès au financement, ce qui freine leur développement », explique Rivo Rakotondrasanjy, président du Fivmpama, hier lors d’une conférence de presse à Antaninarenina. « Si ce problème est réglé, elles peuvent mieux répondre à la demande du marché, aussi bien local qu’international. »
Le fonds s’adresse aux entreprises actives dans des secteurs comme l’agriculture, les huiles essentielles, l’artisanat, le textile ou encore les services numériques. L’objectif n’est pas de financer une entreprise isolée, mais de regrouper plusieurs structures au sein d’une Société de Projet (SPV – Special Purpose Vehicle), selon leur domaine d’activité.
« En se regroupant dans une SPV, les entreprises peuvent mutualiser leurs ressources — équipements, infrastructures — et progresser collectivement », poursuit Rakotondrasanjy. « Cela leur donne aussi accès à des moyens qu’elles ne pourraient pas mobiliser seules. »
Toutefois, seules les entreprises en règle peuvent intégrer une SPV. Le Centre de Gestion Agréé (CGA), mis en place avec le soutien du ministère de l’Économie, les accompagne pour leur permettre de se formaliser et de tenir une comptabilité suivie. « Sans cela, il n’est pas possible d’accéder à un fonds d’investissement. »
Le projet prévoit également des sessions de sensibilisation et de formation, déjà lancées dans six régions, pour inciter les entrepreneurs à adopter une démarche formelle. À terme, l’ambition est d’élargir le fonds à 20 millions d’euros et d’attirer d’autres investisseurs, y compris des partenaires internationaux et la diaspora.
Irina Tsimijaly