ANTANANARIVO - Présence de gaz dangereux dans des égouts

Une  réunion de travail entre le MDAT, l’Apipa,  le BNGRC, la CUA et l’INSTN.

Dangereux. Des égouts dans la ville d’Antananarivo sont nocifs. L’INSTN confirme la présence de gaz dangereux dans des égouts des 67 Ha, là où sont décédés les quatre agents de l’Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (Apipa), qui ont effectué des travaux de maintenance de routine des réseaux d’assainissement dans cet axe, le 3 mai. « Les analyses ont confirmé la présence des gaz monoxyde de carbone (CO), dioxyde d’azote (NO₂) et dioxyde de soufre (SO₂) à des concentrations supérieures aux valeurs limites admissibles pour la santé humaine. Ces niveaux confirment un environnement mortel sans protection adéquate. La forte concentration de CO₂ renforce l’hypothèse d’un espace mal ventilé, favorisant l’accumulation de gaz. Les autres paramètres comme les COV, le NO₂ ou la conductivité confirment un environnement pollué et dangereux », selon le compte rendu du résultat de cette évaluation scientifique effectuée par l’INSTN, publiée sur sa page Facebook, puis retirée hier en fin d’après-midi.

Une source au sein de l’INSTN écarte les soupçons du ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire concernant un éventuel déversement de substances toxiques dans ces regards. « Les concentrations élevées des gaz CO, CO₂, SO₂ et NO₂ seraient probablement dues à la décomposition des déchets organiques accumulés dans l’égout, en milieu confiné », selon la précision de l’INSTN dans le compte rendu du résultat d’analyse.

Mesures spécifiques

Depuis cet incident, l’Apipa a suspendu les travaux d’entretien des canaux dans la ville d’Antananarivo. Un responsable de l’organisme indique que des mesures spécifiques, en particulier des mesures de sécurité et de sûreté, seront étudiées afin de prévenir tout nouvel accident.

La vie de tous les agents chargés de l’entretien et du curage des canaux est menacée par ce danger. L’ensemble du réseau est envahi de déchets en décomposition, conséquence directe des dépôts sauvages d’ordures. Un responsable auprès de l’INSTN estime cependant que ce danger ne concerne que le regard où l’incident mortel s’est produit. « Le résultat des analyses effectuées sur d’autres endroits aux 67 Ha a révélé que les autres égouts aux alentours ne comportaient pas ce gaz », indique cette source.

L’INSTN a toutefois rappelé l’importance du respect strict des normes de sécurité lors des interventions en milieux confinés, pour éviter un tel incident. Il recommande le port d’équipements de protection individuelle (EPI) adaptés, la détection préalable, la ventilation préalable d’une demi-heure obligatoire avant toute intervention. L’INSTN-Madagascar préconise, d’une part, de mettre en place des formations continues pour sensibiliser régulièrement les équipes aux risques en milieu confiné, et d’autre part, de sensibiliser le public à adopter de meilleures pratiques en matière d’hygiène et de gestion des déchets.

Il est également temps de sanctionner sévèrement les personnes prises en flagrant délit d’abandon de déchets en dehors des bacs prévus à cet effet. L’incident survenu le 3 mai démontre que ce comportement présente un réel danger. Les déchets polluent, ils bouchent les réseaux d’assainissement, provoquent des inondations à chaque précipitation, et, en décomposition, produisent des gaz hautement dangereux s’ils sont confinés.

Miangaly Ralitera

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