Idées en vrac

Depuis 1869, et la découverte des vestiges de la culture sumérienne, la Mésopotamie (actuel Irak) est considérée comme le berceau de la civilisation. Cependant, depuis 2001, un nouveau site situé dans l’actuel Iran suscite la curiosité des archéologues et des chercheurs. Il y a une vingtaine d’années, de nombreux artefacts, fruits du pillage d’un ancien cimetière, avaient inondé le marché des antiquités. Cet artisanat raffiné abondait en symbologie animale (scorpion, aigle, serpent, taureau), en reproductions architecturales comme en représentation humaine. 

L’appartenance du site, quelque part dans la vallée de la rivière Halil, à environ 40 km au sud de Jiroft, dans le sud-est de l’actuel Iran, divise les chercheurs. S’agit-il du royaume d’Aratta, cité dans les poèmes sumériens mais ne pouvant être associé à une période spécifique, ou est-on en présence du royaume de Marhashi, contemporain de la cité d’Akkad, entre 2350 et 2200 avant notre ère ?  

Cette civilisation inconnue, de l’âge du Bronze, il y a 5000 ans, a été exhumée quand la rivière Halil est sortie de son lit et a érodé les berges et terres environnantes, mettant à nu un ancien cimetière. Les fouilles scientifiques ont commencé en 2003 et cette première phase d’excavations a duré jusqu’en 2007. Suspendues pendant sept ans, les fouilles ont repris en 2014. 

Les chercheurs ont également découvert une tablette d’argile cuite portant des inscriptions et trois autres tablettes présentant deux systèmes d’écriture différents. Le premier présente des similitudes avec le système dit «élamite linéaire» tandis que l’autre système utilise des formes géométriques. À ce stade, une conclusion provisoire est déjà possible : disposant d’un système d’écriture, la civilisation de Jiroft était lettrée.  

Une présence de ces anciens Perses semble vraisemblable, à Madagascar, au coeur du parc national de l’Isalo, à 200 km de la mer. Sur le site de Teniky, les niches creusées dans la falaise rocheuse sont similaires à celles des communautés zoroastriennes de Perse (actuel Iran). Le zoroastrisme était la religion dominante de l’empire perse sassanide (224 à 656 après J.-C.)

Aucune architecture rupestre similaire n’existe à Madagascar ni en Afrique, 400 kilomètres plus loin outre-mer. La datation au radiocarbone d’échantillons de charbon de bois prélevés sur le site indique une fourchette entre la fin du Xème siècle et le milieu du XIIème siècle de notre ère. 

Pour en revenir aux systèmes d’écriture, les peintures rupestres de la grotte d’Andriamamelo, au sein de la réserve naturelle de Beanka, dans le Melaky, région centre-ouest de Madagascar, dessinent une lettre «M», semblable au phonème «hawt», phonétiquement «HA», de l’alphabet amharique éthiopien. Le plus surprenant est que cette inscription, découverte donc dans cette grotte de Madagascar, ne se retrouve qu’en un autre endroit, à Kalimantan (anciennement Bornéo), île dont une population parle la langue la «mieux» apparentée à la langue malgache.

Parmi les 72 dessins découverts dans cette grotte en 2013, six représentent des humains et seize des animaux. La symbologie animale (dieu Horus à tête de faucon, dieu Anobis à tête de chien sur un corps humain) renvoie à l’ère ptolémaïque, entre les IVe et 1er siècle avant J.-C., en Égypte (cf. David A. Burnley, Julian P. Hume, Roger Randalana, Radosoa A. Andrianaivoarivelo, Owen Griffiths, Gregory J. Middleton, Tanambelo Rasolondrainy, Ramilisonina, Chantal Radimilahy :

«Rock art from Andriamamelo Cave in the Beanka Protected Area of western Madagascar», The Journal of Island and Coastal Archaeology, volume 17, 2022, issue 2, l’article date en fait d’octobre 2019 et publié en ligne en mai 2020). 

La civilisation de Beanka, voilà donc 2500 ans, était-elle lettrée ? Par une dernière association d’idées, je cite Ludwig Munthe (La tradition arabico-malgache et l’influence indonésienne, Omaly sy Anio, 1985, 21-22, p.59) : «À propos de l’Indonésie, on peut aussi se poser la question de savoir si l’ancien nom donné à l’écriture arabico-malgache, sorabe, ne correspond pas à une soratra kely plus ancienne, apportée d’Indonésie à Madagascar. Les anciens manuscrits indonésiens gardés au Musée à Jakarta nous ont - avec leurs caractères minuscules - donné à réfléchir et nous ont fait penser à l’éventuelle existence dans les anciens temps à Madagascar, d’une soratra kely».  

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

1 Commentaires

  1. La Mésomotapie fut autrefois un lieu de haute civilisation,de découvertes,de progrés .Tout sombra lorsque la région devint musulmane. Retour à l'obscurantisme

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