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Le président Rajoelina (à d.), saluant le pape François (à g.), lors de sa visite à Madagascar, en septembre 2019. |
Le président de la République fera partie des chefs d’État et de gouvernement qui assisteront aux funérailles du pape François, aujourd’hui, au Vatican. Il s’est envolé pour Rome dans la nuit de jeudi.
L’émotion sera au rendez-vous. Ce jour, le monde fera ses adieux au pape François. Ses funérailles, qui se dérouleront sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, seront retransmises en direct par les médias du monde entier. Elles verront également la présence de plusieurs têtes couronnées et d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, dont Andry Rajoelina, président de la République.
Le locataire d’Iavoloha et son épouse, Mialy Rajoelina, se sont envolés pour Rome dans la nuit de jeudi, pour rejoindre Rome, capitale de l’Italie. La question sur la présence ou non du chef de l’État aux funérailles du Saint-Père se chuchotait en coulisses. Ceci, en raison du programme marathon de cette semaine avec la visite d’État d’Emmanuel Macron, son homologue français, mercredi, et le Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), jeudi.
Le président français, par exemple, a annulé sa visite à Maurice, prévue hier, pour pouvoir assister aux funérailles du Pape. Il a quitté Madagascar en milieu d’après-midi. Andry Rajoelina, lui, était au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato, jusqu’au-delà de 18 heures. Aussi, l’information sur son départ pour Rome n’a été confirmée qu’hier.
La question sur la présence ou non du président Rajoelina aux obsèques du Saint-Père s’est imposée en raison des bonnes relations affirmées entre les deux personnalités. Leur dernière rencontre était le 17 août 2023. Le communiqué de presse du Saint-Siège avait parlé d’un “entretien cordial”, au cours duquel ils “ont apprécié les relations bilatérales positives ainsi que la contribution de l’Église catholique dans de nombreux secteurs de la société malgache”.
Événement historique
Par ailleurs, d’aucuns à Madagascar se rappellent surtout de la visite du pape François, du 6 au 9 septembre 2019. Il s’agit de la deuxième visite d’un souverain pontife à Madagascar, depuis celle de saint Jean-Paul II, en 1989. Le président de la République a justement souligné l’empreinte majeure qu’a laissée le Saint-Père lors de son séjour dans la Grande Île, dans son message de condoléances publié, lundi.
“La visite du Saint-Père à Madagascar fut un événement historique et spirituel inoubliable, gravé dans nos cœurs et dans notre mémoire collective. Ce fut un moment de grâce, de communion, d’unité et d’espérance pour tout le peuple”, exprime le locataire d’Iavoloha. Aujourd’hui, Andry Rajoelina et son épouse seront ainsi parmi les chefs d’État et de gouvernement aux premiers rangs, sur le côté droit des places assises, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, afin de rendre un dernier hommage au pape François.
Le couple présidentiel assistera, par ailleurs, à l’événement en tant que fidèles catholiques. L’Église catholique de Madagascar y est représentée par le cardinal Désiré Tsarahazana, qui participera ensuite au conclave pour élire le nouveau pape, et par monseigneur Fabien Raharilamboniaina, président de la Conférence épiscopale de Madagascar (CEM). La messe pour les funérailles du souverain pontife sera conduite par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen des cardinaux.
Outre les membres des cent cinquante délégations officielles qui ont confirmé leur présence à la cérémonie d’aujourd’hui, des milliers de fidèles sont également attendus sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. À l’issue de la cérémonie, qui devrait durer 1 heure 30 minutes, le cortège funèbre du pape entamera une procession sur un itinéraire de 4 kilomètres qui comprend un passage devant le Colisée de Rome, pour rejoindre la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Décédé lundi, au lendemain de sa dernière apparition publique et une ultime bénédiction Urbi et Orbi, à l’occasion de Pâques, le pape François sera inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure, comme il l’a souhaité. Une première depuis le XVIIe siècle. Reconnu pour son humilité et sa bienveillance envers les démunis et les plus vulnérables, le jésuite a également voulu une sépulture simple. “La pierre tombale du pape François (...) est simple, portant uniquement l’inscription Franciscus et une reproduction de la croix pectorale du pape défunt”, rapporte Vatican News.
Garry Fabrice Ranaivoson