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Falihery Razafindrakoto, président du réseau malgache du handicap au Sommet mondial sur le handicap 2025 à Berlin, les 1er, 2 et 3 avril. |
Le sommet mondial des personnes vivant avec le handicap 2025 a mis en lumière des disparités importantes entre les nations dans leur engagement en faveur du handicap. «Certains pays ont adopté des stratégies claires avec des financements dédiés, tandis que d’autres peinent encore à intégrer le handicap dans leurs priorités nationales. L’accès aux technologies et aides techniques reste inégal selon les ressources des pays, limitant l’autonomie des personnes handicapées. La recherche et l’innovation bénéficient principalement aux pays dotés d’infrastructures et de financements adéquats, creusant encore plus les écarts. Si certaines Organisations de Personnes Handicapées (OPH) bénéficient de soutiens institutionnels et financiers, d’autres luttent pour se faire entendre et exister», déclare la délégation malgache, présente à cet événement qui s’est tenu à Berlin, en Allemagne, du 1er au 3 avril. Madagascar fait partie des pays en retard dans l’application des droits des personnes vivant avec le handicap. «Dix ans après la ratification de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, Madagascar ne dispose d’aucune stratégie nationale ni de plan d’action budgétisé pour l’inclusion des personnes handicapées. Par ailleurs, Madagascar n’arrive pas à procéder à la mise en conformité de sa législation nationale vis-à-vis de cette convention», indique Falihery Razafindrakoto, président du Réseau Malgache du Handicap, qui fait partie de la délégation malgache présente à ce sommet. C’est ce qui expliquerait que beaucoup de personnes handicapées sont privées d’éducation, de services adaptés, de travail, de soins, et vivent dans une situation de pauvreté.
L’absence remarquée du gouvernement malgache dans les discussions internationales sur l’inclusion, lors de ce sommet, n’est pas de bonne augure pour les personnes vivant avec le handicap. «Ce qui marginalise encore plus les personnes handicapées et traduit l’indifférence du gouvernement par rapport à la problématique du handicap. Cette situation n’envisage rien de bon dans la prise en considération des personnes handicapées dans le développement du pays», poursuit Falihery Razafindrakoto. Le ministère de la Population et des Solidarités justifie son absence à ce sommet par des difficultés de procédures. Rolland Rabemanantsoa, directeur d’Appui aux personnes handicapées et aux personnes âgées, note qu’une politique nationale des personnes handicapées est déjà en cours d’élaboration, pour démontrer l’engagement de l’État envers elles.
Miangaly Ralitera