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Des panneaux devront être installés pour renseigner les baigneurs sur les plages. |
Suite aux noyades mortelles de cinq élèves du lycée Manjakandriana, sur la plage d’Antsanitia, jeudi dernier, le gouverneur de la région Boeny, Mokhtar Andriantomanga, a déclaré qu’une réunion avec l’OMC sera convoquée prochainement. Ce, afin de prévenir d’éventuels incidents à l’approche des grandes vacances.
Mais les solutions devront être durables et à long terme. Les avis sont nombreux après cette tragédie qui défraie la chronique depuis plusieurs jours à Mahajanga.
Les dispositifs de sécurité sont insuffisants sur toutes les plages et stations balnéaires de Mahajanga. Chaque année, des victimes perdent la vie au cours de baignades sur presque toutes les plages touristiques de la ville.
La série de noyades mortelles est due à la méconnaissance du phénomène de baïne, ou courant d’arrachement, dans les eaux de mer de Mahajanga. De plus, des surveillants de baignade sont absents, tout comme les panneaux d’interdiction de baignade sur certaines zones.
« Prévenir les noyades, c’est reconnaître que la mer est belle, mais elle mérite respect et vigilance. Il est temps que Mahajanga, ville touristique en plein essor, devienne aussi une référence en matière de sécurité balnéaire à Madagascar. Les autorités locales devraient envisager d’urgence d’installer ce service sur chaque plage, d’autant plus que les vacances approchent à grands pas. Regardez les pays développés, ils ont sécurisé leurs plages. Des scientifiques océanographes sont nécessaires et les sauveteurs experts sont présents », a avancé un opérateur.
« Chaque année, et durant les vacances scolaires, Mahajanga connaît une affluence massive de vacanciers, souvent peu informés des risques liés à la baignade. Plusieurs de ces plages sont régulièrement le théâtre de drames. Les causes sont multiples, à savoir la méconnaissance du phénomène de baïne (courant d’arrachement), l’absence de compétences en natation, l’influence de témoins mal informés, voire la transgression de tabous culturels interprétés a posteriori. Pourtant, les scientifiques s’accordent sur une explication physique : de forts courants marins, accentués par des houles imprévues et des marées montantes entre 13 h et 17 h, rendent certaines zones littéralement mortelles. Des panneaux de signalisation existent sur certaines plages, comme celle du village touristique. Toutefois, leur efficacité est relative. Plusieurs noyades sont survenues malgré ces avertissements. Beaucoup de vacanciers ignorent où ils peuvent se baigner sans danger, ou ne tiennent pas compte des conseils. Des mesures urgentes sont à adopter. Il est temps pour Mahajanga de passer d’une logique d’interdiction à une politique de prévention active. Une création de surveillants municipaux est urgente. Ils seront formés et présents en permanence sur les plages les plus fréquentées, particulièrement durant la haute saison », a déclaré l’ancien chef de la région Boeny et ex-directeur général au ministère de la Décentralisation, Saïd Jaffar.
Il préconise l’installation de panneaux visibles, multilingues et pédagogiques sur chaque site à risque, avec schémas explicatifs des baïnes et horaires de danger. Les établissements hôteliers auraient également le devoir d’informer les clients via brochures, affiches ou messages numériques sur ces risques. La création de zones de baignade balisées serait aussi essentielle.
« Les plages de Mahajanga sont des lieux de joie et non de deuil. Pour cela, chaque acteur élus, société civile, touristes, encadreurs de jeunesw doit jouer son rôle. La beauté naturelle de la côte ne doit pas faire oublier qu’elle est aussi un espace vivant, parfois imprévisible », a souligné l’administrateur civil.
Vero Andrianarisoa