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Une vue aérienne de l’île Sakatia. |
Prise dans un tourbillon de polémiques au sujet du projet touristique sur l’île Sakatia, la société Green Mada Land apporte des éclairages sur le dossier. Elle assure mener un projet responsable respectant les normes environnementales.
Réfléchi et raisonné. Ce sont les mots utilisés par la société Green Mada Land pour défendre son projet touristique sur l’île Sakatia, au large de Nosy Be. Dans un communiqué publié hier, l’entreprise est sortie du silence face à la polémique autour du dossier et y apporte des éclairages.
Dans cette missive, l’entreprise affirme d’emblée qu’elle “s’engage pour la promotion d’un investissement touristique écologique et responsable”. Elle ajoute que, fondée en 2015, “Green Mada Land est une société de droit malgache, à capital entièrement national, portée par des Malgaches natifs de Nosy Be”. Une phrase qui sonne comme une réponse aux affirmations sur les réseaux sociaux selon lesquelles il s’agirait d’une interface d’investissements étrangers.
Le tapage autour du projet touristique sur l’île Sakatia découle d’une descente sur place des autorités administratives de Nosy Be, au début du mois. Les inquiétudes sur d’éventuelles expulsions des habitants en sont la raison. Dans un communiqué publié le 6 avril, le ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire explique que cette descente est “une mission précurseure” dans le cadre de la mise à jour des données foncières.
Engagement
Le département ministériel ajoute que cette mission précurseure a également “eu pour but de rencontrer les riverains et de les informer que l’opération n’a aucun lien avec une expulsion”. Il souligne, du reste, que le site d’Ampasindava-Sakatia a été décrété et classé Réserve foncière touristique depuis les années 2000. L’entreprise indique qu’elle a “récemment obtenu le droit d’exploitation de la réserve foncière Ampasindava-Sakatia, après avoir signé un contrat conforme avec les autorités compétentes (…) suite à sa sélection lors d’un appel à manifestation d’intérêt”.
Selon son communiqué, Green Mada Land défend par ailleurs que “la société bénéficie d’un bail emphytéotique de cinquante ans, renouvelé par tacite reconduction depuis le 18 août 2016, lui permettant d’exploiter une superficie de 17 hectares, 34 ares, 81 centiares sur les 567 hectares de la réserve”. Elle ajoute qu’étant une réserve foncière touristique, la vente de terrain est “interdite” sur le site de Sakatia, “rendant l’octroi de baux la seule option pour les investisseurs (…)”.
Face aux appréhensions de la population locale, Green Mada Land met en avant la promotion “d’un tourisme responsable”. Dans sa missive, elle assure ainsi que “l’entreprise s’engage à développer de manière harmonieuse les atouts économiques et environnementaux de Nosy Sakatia”. Elle défend également que “le projet est conçu en osmose avec les habitants de Nosy Sakatia, dans le respect des coutumes, des savoir-faire et des dynamiques sociales locales. Cette approche participative garantit l’adhésion des populations et leur implication active à chaque étape”.
À l’instar de tout projet d’investissement, Green Mada Land met l’accent sur le potentiel en termes de création d’emplois directs et indirects pour défendre son projet touristique à Sakatia. Un projet qui, selon l’entreprise, “contribuera à la lutte contre la précarité, au renforcement des compétences locales et à la structuration du tissu économique régional”. À la fin de son communiqué, elle soutient qu’en collaboration avec les autorités compétentes, “l’entreprise a identifié des mesures rigoureuses pour préserver les richesses naturelles, culturelles et humaines de l’île”.
Toujours dans l’optique de rassurer l’opinion publique sur ses intentions, Green Mada Land affirme “une conviction forte”, selon laquelle “l’avenir du tourisme malgache repose sur l’équilibre entre croissance économique et préservation du patrimoine”.
Garry Fabrice Ranaivoson