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La ville n’est pas pavoisée aux couleurs et armoiries de Pâques. Ce n’est pas dans les habitudes. Contrairement à ce qui se passe à Noël. On doit certainement cette défaillance à l’indifférence originelle de Coca-Cola au pourtant évènement par excellence de la Chrétienté. 

Le principal reproche au «Noël» tient à la «marchandisation». Pourtant, c’est bien par cette «vulgarité» que «Pâques» pourrait s’imposer dans le paysage. Le commercial l’emportant, malheureusement (?), sur le spirituel. Pour paraphraser une réplique célèbre, il s’agit moins de «vivre pour prier» que «prier pour (peut-être) vivre».

Un «rattrapage» se fait néanmoins sentir. Les annonces d’un «Buffet pascal» n’ont jamais été aussi nombreuses, dans mon souvenir. Et un mets qui s’invite, sortant de notre triptyque ordinaire «zébu-poulet-porc» : l’agneau. 

Comme le dromadaire ou la chèvre, cet agneau est un herbivore résilient, parfaitement adapté aux conditions torrides et arides de ce Moyen-Orient qui a vu éclore les trois «Religions du Livre». Dans ces régions, le porc, primo-apprivoisé mais incapable de transpirer, et donc de réguler sa température corporelle, allait faire place à un quotidien de dromadaires et d’ovins-caprins. Ou comment se nourrissent les religions quitte à édicter de nouveaux interdits sociaux pour consacrer un rapport économique. 

Pour comprendre, on doit remonter aux racines juives de Jésus, ce «Juif de Palestine, fondateur du Christianisme». Ces gens, ceux-là juifs, et tous ceux qui allaient leur succéder, chrétiens et musulmans, ont vécu dans la même région dite «moyen-orientale» du monde : tant de dogmes religieux y furent consacrés parce qu’ils répondaient aux nécessités géographiques de céans.

Retrouvant de vieux réflexes d’histo-géo scolaire, se rapportant surtout au climat qui ne peut s’affranchir ni de latitude ni d’altitude, voire d’une autre situation tropicale et d’un incontournable environnement maritime, je me demande ce qu’avait bien pu être le menu gastronomique de nos «Ntaolo» d’il y a deux millénaires. 

Les recherches archéologiques, combinées à des résultats génétiques, indiquent un premier peuplement de notre grande île, de prime abord isolée et périphérique, au-delà de 2000 ans. À cette époque, quelle religion moyen-orientale aurait pu influencer les «Ntaolo», depuis leur départ de l’archipel sud-est asiatique jusqu’à leur installation sur une île dont une partie quasiment centrale avait pu, intuitivement (?), se réclamer «vahoaka-afovoany-tany» (peuple-de-la-terre-au-milieu) ? 

Les Juifs étaient-ils de navigateurs hauturiers ? Et quand bien même, on n’a pas précédent d’un prosélytisme les voyant convertir à leur foi «élue» le reste du monde. La «plus belle énigme du monde», celle du peuplement de Madagascar, se drape d’un peu plus de mystère. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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