MANIFESTATION À ILANIVATO - Les riverains passent une nuit éprouvante

La première grenade lacrymogène tirée par la police, dégageant une fumée âcre.

Des explosions de grenades lacrymogènes, un épais nuage suffocant et des bruits assourdissants ont agité la nuit des riverains à Ilanivato, lundi.

À 21 h tapantes, lundi, des jets de pierres ont été lancés vers la police et son bureau à Ilanivato Ampasika. Cette manifestation a été déclenchée par un accrochage entre un agent et un homme ivre. Une foule agressive s’en prend alors aux policiers, casqués, protégés par des boucliers et armés.

À côté de ce tumulte, les riverains, qui aspirent à vivre en paix, se retrouvent piégés dans une situation qui les dépasse.

« S’il vous plaît, arrêtez. Il y a des enfants et des personnes malades chez nous. Vous voyez qu’on suffoque ici », implore un groupe de personnes depuis la galerie de leur maison. Ils s’adressent aux policiers qui, en réponse à la montée de la tension, tirent des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Une nuée de fumée âcre s’élève, envahit les rues, se faufile dans les labyrinthes et s’infiltre par les fenêtres des maisons voisines, dont les occupants se précipitent à l’intérieur. La douleur des yeux qui piquent et la difficulté à respirer les assaillent jusqu’à minuit, où le calme revient enfin.

Insupportable

Des enfants, qui jouaient tranquillement quelques instants plus tôt, se mettent à pleurer et à tousser. Les visages des adultes se crispent, entre colère et inquiétude, alors qu’ils tentent de protéger leurs familles de cette scène insupportable. Bref, une cacophonie de souffrance et de frustration.

Claude Alphonse Talata, chef du fokontany d’Ilanivato, explique que ce coup de théâtre a pour origine un incident entre un policier et un homme en état d’ébriété, qui souffre également de troubles psychiatriques.

Ce dernier, âgé de 47 ans, père de quatre filles, travaille comme porteur au marché d’Anosibe. Selon sa famille, il ne perd complètement la raison qu’à certaines occasions. À ces moments-là, il insulte les gens. Il a alors planté un objet pointu dans la cuisse d’un des policiers en patrouille, ce qui a poussé ce dernier à tirer deux fois sur lui, le blessant à la cuisse et au ventre. Ils ont tous deux été hospitalisés. Le fokonolona a alors exigé des représailles contre le policier.

 Gustave Mparany

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