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Le prix de l’or bat des records. |
Le prix de l’or flambe sur les marchés mondiaux, porté par l’incertitude économique et les tensions géopolitiques. À Madagascar, cette opportunité reste encore peu exploitée.
Course à l’or. En 2025, le métal jaune a franchi la barre des 3 300 dollars l’once, et les grandes banques comme JPMorgan ou Goldman Sachs anticipent un envol jusqu’à 4 000 dollars d’ici 2026.
Dans un climat d’incertitude économique, de tensions géopolitiques et de craintes de récession, l’or redevient l’actif refuge par excellence. Investisseurs, banques centrales, gestionnaires de fonds : tous renforcent leurs positions. La demande explose, atteignant en moyenne 710 tonnes d’or achetées chaque trimestre, selon les prévisions des experts.
Cette ruée vers l’or s’explique par la peur d’une instabilité prolongée. Les devises s’affaiblissent, les taux d’intérêt réels restent bas : l’or apparaît comme la valeur la plus sûre.
« Quand l’avenir est flou, l’or redevient le meilleur allié », soulignent les économistes de Goldman Sachs.
La Chine, la Russie et d’autres puissances multiplient également leurs achats afin de réduire leur dépendance au dollar.
Pour Madagascar, cette flambée mondiale pourrait représenter une opportunité précieuse. Mais sur le terrain, la réalité est plus nuancée.
« Chez nous aussi, l’or est perçu comme un abri en temps de crise. Quand les perspectives économiques s’assombrissent, beaucoup préfèrent se tourner vers l’or », explique un économiste.
Dans un contexte d’instabilité économique, l’or est vu comme un moyen de préserver son épargne face à l’inflation et à la dévaluation de l’ariary.
Cependant, Madagascar ne profite pas pleinement de cette hausse.
« La transparence manque, les ventes officielles sont limitées, et l’État contrôle fortement l’exportation », regrette l’expert.
Alternative précieuse
En théorie, la montée des prix devrait bénéficier à l’économie locale. En pratique, seule une petite partie du potentiel aurifère est exploitée. « Si l’exportation était plus ouverte, ce serait tout le pays qui pourrait en bénéficier », estime-t-il.
Alors que les recettes d’exportation de produits traditionnels reculent, l’or pourrait devenir une alternative précieuse.
« Nous avons deux choix : vendre l’or pour générer des devises, ou le conserver comme une réserve de valeur solide », affirme-t-il.
Mais pour cela, Madagascar devra d’abord encourager une gestion plus ouverte du secteur aurifère.
Irina Tsimijaly