Le 39e Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien s’est tenu durant deux jours aux Seychelles et a pris fin hier. La réunion a entériné l’admission de la Corée du Sud en tant que membre observateur de l’organisation régionale.
Un signe de l’attractivité croissante de la Commission de l’océan Indien (COI). C’est ainsi que peut être interprétée l’admission de la Corée du Sud, qui rejoint la liste des partenaires observateurs de l’organisation.
Le feu vert accordé à la Corée du Sud est l’une des décisions majeures prises au cours de ce 39e Conseil des ministres, tenu les 15 et 16 avril aux Seychelles. Selon les statuts et modalités d’adhésion révisés concernant les observateurs auprès de la COI, « toute nouvelle demande d’obtention du statut d’observateur doit être introduite par voie diplomatique au secrétariat général et exposer de façon concise en quoi le candidat remplit les critères d’obtention du statut ».
Une procédure à laquelle s’est conformée la Corée du Sud. Conformément aux dispositions en vigueur, «le secrétariat général prépare un rapport circonstancié à l’intention des membres du Conseil, dans lequel il livre une évaluation de la candidature au regard des critères d’octroi du statut d’observateur et émet une recommandation quant à la suite à donner à cette demande». Ce document a été présenté à l’occasion de ce 39e Conseil des ministres.
La demande soumise par la République de Corée s’aligne ainsi avec les grands enjeux de la COI et ses domaines d’intervention. La participation du président de la République des Seychelles à l’ouverture du Conseil des ministres a été particulièrement remarquée. Elle témoigne de l’importance accordée à l’action régionale et à l’avenir de l’organisation. Ce 39e Conseil a également été marqué par la passation de la présidence du Conseil des ministres, des Seychelles vers les Comores, dans un esprit de continuité et de solidarité entre les États membres.
Une réunion à haute portée politique
Hôte du Conseil, le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme des Seychelles a participé activement aux échanges, aux côtés du secrétaire général de la COI, de la ministre des Affaires étrangères de Madagascar, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l’Union des Comores, du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international de Maurice, ainsi que du ministre français délégué auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux.
Cette réunion constitue par ailleurs la dernière ligne droite menant vers le Ve Sommet de l’organisation régionale, prévu à Antananarivo le 24 avril. Dans son discours d’ouverture, Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, a souligné que « ce 39e Conseil des ministres prépare un rendez- vous crucial : le Ve Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI, que Madagascar aura l’honneur d’accueillir dans quelques jours ».
Toujours à propos de ce sommet, le secrétaire général a ajouté que «ce Sommet devra être plus qu’un événement : il doit incarner une volonté renouvelée, une vision partagée, un élan à la hauteur des aspirations de nos peuples». Il a précisé que les débats porteront principalement sur la sécurité alimentaire, en affirmant que « notre région attend des décisions courageuses ».
« Nous devons nous tourner vers l’ouverture du marché régional, vers une production soutenue pour répondre à nos besoins, dans un espace agricole commun, un espace de confiance rêvé par nos fondateurs », a plaidé le secrétaire général. Cette session du Conseil des ministres a également permis d’aborder quinze sujets couvrant des domaines tels que la sécurité maritime et alimentaire, la pêche, la santé, la formation professionnelle et la mobilité. Cela témoigne de la diversité des champs d’action de l’organisation, appuyée par ses partenaires, notamment l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD).
La participation de la COI à la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC), qui se tiendra à Nice, en France, en juin prochain, a également été actée durant ce Conseil. Il a été décidé que la COI y portera un message commun. «Là-bas, nous dirons avec clarté ce que nous savons ici : que notre région n’est pas en marge, mais à l’avant-garde. Que nous avons des solutions, des instruments, une parole légitime sur la biodiversité, l’économie bleue, les zones côtières, la sécurité maritime», a déclaré le secrétaire général.
Garry Fabrice Ranaivoson