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Le père Pedro Opeka, fondateur de l’association Akamasoa et Emmanuel Macron, président de la République française, au village de l’Akamasoa, hier. |
Le couple présidentiel français a clôturé sa visite à Madagascar par un déplacement à Akamasoa. À cette occasion, Emmanuel Macron a annoncé l’octroi d’un appui financier à l’association
Le père Pedro Opeka pourra étendre ses actions en faveur de la lutte contre la pauvreté. La République française a décidé de soutenir son œuvre.
« La République française cédera 100 000 euros à Akamasoa pour continuer son œuvre », a annoncé Emmanuel Macron, président de la République française, lors de sa visite du site d’Akamasoa, dans la commune d’Ambohimangakely, lundi.
Ce financement permettra notamment de renforcer l’accès à l’éducation dans le village fondé par le prêtre.
« Avec cette somme que vous nous avez donnée, on va faire cinq classes à Andralanitra, à la décharge. Parce que nous aurons toujours besoin de salles de classe », lui a répondu le père Pedro Opeka.
Actuellement, vingt mille enfants sont scolarisés dans les établissements de l’association. Mais des milliers d’autres restent encore en dehors du système éducatif.
Le président français s’est dit profondément touché par le travail accompli par le père Pedro à Madagascar depuis 1989.
« Ici, c’était une décharge, il y avait des fumées qui montaient, un endroit qu’on ne voulait pas voir. Vous avez décidé de tout changer, vous avez nettoyé, vous avez planté des arbres, et un à un, vous avez construit ces bâtiments, vous vous êtes occupés de ces enfants, vous avez créé cette ville, cette communauté, cette magie qu’est Akamasoa », a-t-il déclaré, s’adressant au père Pedro.
Efficacité et humanité
Figure emblématique de la solidarité, le père Pedro a contribué à transformer la vie de milliers de personnes. Nombre de familles témoignent du chemin parcouru, passées de la collecte des déchets à Andralanitra à des postes de responsabilité au sein de l’association. Elles disent pouvoir aujourd’hui subvenir à leurs besoins, scolariser leurs enfants, certains étant devenus « quelqu’un ».
Outre les vingt mille enfants scolarisés, plus de cinq mille logements ont été construits à Akamasoa, et des milliers d’emplois ont vu le jour. Emmanuel Macron a salué la capacité du père Pedro et de son équipe à conjuguer efficacité et humanité.
« Dans le monde où l’on vit, il y a des gens qui ont de la bonté. Parfois, ils ont de la bonté en mots mais ils n’ont pas la volonté de changer les choses. La bonté sans volonté, c’est déjà important ce sont des sentiments où on fait le bien envers sa famille, ses plus proches mais cela ne suffit pas à changer le monde. Il y a beaucoup de gens qui ont de la volonté. Quand on fait de la politique, quand on fait de l’entreprise, on fait des choses, on construit, mais on n’a pas toujours la bonté avec. Alors ils font des choses, mais parfois pour eux-mêmes ou pour trop peu, et ils ne changent pas le monde non plus. Mais le mariage de la bonté et de la volonté, c’est ce qu’a fait le père avec toute la communauté d’Akamasoa, (…) et ça, ça change le monde », a-t-il souligné.
Visiblement ému par l’accueil du père Pedro, des enfants et par les prestations artistiques qui lui ont été offertes, le président français a affirmé que le soutien de la France ne s’arrêterait pas là.
« Ce n’est qu’une étape, et aujourd’hui comme demain, nous serons là, car ce que vous faites est la plus belle chose au monde. »
Miangaly Ralitera