![]() |
Les travaux lancés hier sont le coup d’envoi d’un vaste projet pour solutionner la crise de l’eau à Antananarivo. |
Les travaux de rénovation de la station de pompage Mandroseza I, située sur le site de pompage et de traitement d’eau de Mandroseza, ont été lancés hier. Il s’agit du premier grand chantier destiné à apporter une solution durable au problème d’approvisionnement en eau à Antananarivo et dans ses environs.
Le défi est lancé : faire en sorte que les semaines de pénurie d’eau potable vécues par les habitants de la capitale ne se reproduisent plus. C’est dans cette optique que les travaux de rénovation complète du pôle Mandroseza I ont été engagés hier.
Financés par la Banque mondiale dans le cadre du Projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable (PAEP), les travaux consistent à remplacer les sept pompes de Mandroseza I, datant de 1927. Une fois opérationnelles, les nouvelles installations, également au nombre de sept, devraient porter la production journalière de la station à 120 000 m³, contre 80 000 m³ actuellement.
Le chantier comprend aussi l’ajout d’une nouvelle pompe à l’unité de pompage Mandroseza II. Construite en 1993, cette dernière avait déjà été renforcée durant la pandémie de Covid-19 avec l’installation de l’unité Mandroseza II Bis, ce qui avait permis d’atteindre une capacité de 40 000 m³ par jour. Cette nouvelle pompe devrait permettre d’améliorer encore cette performance. Une unité compacte de traitement d’eau d’une capacité de 20 000 m³ sera également installée.
L’objectif global du chantier lancé hier est de combler le déficit de production d’eau potable pour Antananarivo et sa périphérie. Les besoins journaliers sont estimés à 300 000 m³, alors que la production actuelle atteint environ 200 000 m³. Les travaux à Mandroseza devraient permettre de combler une partie importante de ce manque.
La production issue de Mandroseza ne suffira cependant pas à elle seule. C’est pourquoi une nouvelle station de pompage et de traitement sera construite à Amoron’Ankona. « Ce chantier démarrera d’ici peu », a déclaré Andry Rajoelina, président de la République, présent hier à la cérémonie de lancement. Cette future station aura une capacité journalière de 50 000 m³. Les travaux seront financés à hauteur de 40 millions de dollars par la Banque mondiale dans le cadre du projet Tana Water III.
Deadline
Le chantier de Mandroseza marque, de prime abord, le coup d’envoi d’une série de grands travaux destinés à résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau dans la capitale. Des projets en préparation depuis plusieurs mois, mais dont la mise en œuvre a été accélérée par les pénuries d’eau observées au second semestre 2024.
« Les impacts de ces travaux seront déjà palpables lors de la prochaine saison sèche. Ce projet résoudra en grande partie la crise de l’eau à Antananarivo », a assuré le chef de l’État. Il insiste toutefois sur le fait qu’il ne s’agit que d’une solution partielle, bien qu’importante. D’autres chantiers devront suivre, notamment celui de la station d’Amoron’Ankona.
Selon le président Rajoelina, il est également prévu « la rénovation totale » des stations de surpression de Betongolo, Ambodimita et Mandriambero. Le chantier le plus complexe portera sur « le remplacement de la quasi-totalité » du réseau de distribution d’eau dans la capitale. Lalaina Andrianamelasoa, ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, appelle déjà « à la compréhension et à la coopération des habitants d’Antananarivo ».
Il faudra en effet remplacer des conduites initialement prévues pour 300 000 habitants, afin de répondre aux besoins de plus de trois millions de personnes vivant aujourd’hui dans la capitale. Les tuyaux vétustes seront donc déterrés et remplacés. Les pertes dues à l’état du réseau, estimées à 20 % de la production, figurent parmi les causes des fréquentes coupures d’eau dans plusieurs quartiers.
« Il est du devoir des dirigeants d’apporter des solutions aux problèmes. (…) Nous ne sommes pas là pour palabrer, ni pour faire des engagements que nous n’allons pas tenir. Le chantier que nous lançons ici en est la preuve. (…) Nous ne sommes pas restés les bras croisés face à la sonnette d’alarme tirée par la population. Nous y apportons des solutions », a affirmé le président de la République, hier, à Mandroseza.
Le chef de l’État en a profité pour rappeler que la mise en place d’un parc solaire de 20 mégawatts, en bordure de la rocade de Tsarasaotra menant à Ivato, « sera terminée avant le mois d’août ». Il a également annoncé que « l’appel d’offres pour la construction d’un parc solaire de 100 mégawatts pour Antananarivo sera lancé en mai ».
Andry Rajoelina se fixe comme échéance « la fin de l’année » pour que la population d’Antananarivo puisse constater les effets concrets des mesures prises pour résoudre la crise de l’eau et de l’électricité.
Garry Fabrice Ranaivoson