ANTSIRANANA - Les tuk-tuk évoluent dans l’irrégularité

Chaque après-midi, des chauffeurs de taxi tuk tuk  gaspillent leur temps à mâcher le khat au port jasmin.

Le tuk-tuk, appelé localement taxi-bajaj, reste un symbole de mobilité pour la ville d’Antsiranana. Outre ses paysages époustouflants et son atmosphère paisible, elle est maintenant connue pour ses innombrables petits tricycles motorisés qui ont su s’imposer comme un mode de transport rapide, accessible et adapté aux ruelles de la ville.

Ces taxis-bajaj ne manquent pas à Antsiranana, ils sillonnent les rues de la ville jusqu’aux quartiers les plus reculés, transportant chaque jour plus d’un millier de passagers. Dans les rues animées de la capitale du Nord, les tuk-tuks font partie du décor. Mais derrière leur popularité se cachent de nombreuses dérives qui inquiètent de plus en plus les usagers.

Ces tricycles colorés, symbole de modernité urbaine, sont aujourd’hui au cœur de nombreuses plaintes. En cause : des irrégularités qui touchent toute la chaîne du service. Derrière cette image pratique se cache une réalité plus sombre, celle d’un secteur miné par les irrégularités.

Ainsi, ces petits véhicules à trois roues continuent d’évoluer dans un cadre aussi flou ; c’est la sécurité, la confiance et l’image même de la ville qui en souffrent. L’univers des tuk-tuks fonctionne sans réelle régulation : licences absentes, véhicules non enregistrés, absence d’inspections techniques…

En outre, le mauvais entretien de leurs véhicules est un autre souci. Certains taxis-bajaj sont sales, malodorants ou en mauvais état, ce qui peut nuire au confort et à la sécurité des passagers. « J’ai pris un taxi-bajaj dont le frein ne marchait presque pas. Le chauffeur a dû freiner avec le pied ! J’ai eu très peur », témoigne Dola, une commerçante du quartier Tanambao-IV.

De nombreux chauffeurs travaillent sans immatriculation officielle, et les contrôles sont rares. Certains roulent sans permis de conduire valide ou avec des véhicules en mauvais état. Souvent, la majorité des titulaires les donnent à leurs amis débutants pendant qu’ils s’amusent ou sont retenus quelque part...

Parmi les mauvaises habitudes fréquentes, on retrouve le non-respect du code de la route. Certains chauffeurs roulent à toute vitesse dans des zones pourtant très fréquentées, ignorent les règles de priorité ou s’arrêtent brusquement en plein milieu de la chaussée, causant ainsi des embouteillages ou des accidents pour les piétons et les autres usagers de la route.

D’autres chauffeurs abusent de leurs clients, surtout les touristes, en gonflant les prix. Certains vont même jusqu’à faire des détours inutiles pour faire monter la note.

Il y a aussi le problème du manque de politesse ou de professionnalisme. Il n’est pas rare de tomber sur un chauffeur qui fume dans le véhicule, mâche du khat avec la joue gonflée, met la musique trop fort, parle de manière agressive ou refuse de se rendre dans certains quartiers en fin de journée. Cela nuit à la confiance des passagers, surtout les femmes ou les personnes âgées.

« J’ai demandé au chauffeur de baisser le volume de la musique car j’étais avec mon bébé. Il a répondu que c’était «son style» », raconte Soamazava, jeune maman habitant le quartier Lazaret.

Raheriniaina

1 Commentaires

  1. Non seulement ces tuktuk se garent en double file sur toute la longueur de la route de la corniche. Mais ils dégradent l’endroit en laissant leurs déchets de khat ainsi que les emballages et les bouteilles vides! Et je ne parlent pas de leurs déjections d’urine et plus…
    C’est un réel problème ce stationnement illicite à cet endroit. Il existe un terre plein qui pourrait être utilisé par ces chauffeurs. Mais non on les laisse faire ce qu’ils veulent !
    Quand à ceux qui utilisent l’espace en face l’ancienne centrale pour laver leur véhicules, c’est pareil une anarchie tolérée et pourtant ils se garent n’importe comment.Ils salissent la route, et encore pire les infiltrations d’eau conséquentes au lavage permanent, ayant lieu à cette endroit font que l’eau finis par s’infiltrer sur la couche de soubassement, de cette route neuve, et par la force des chose une dégradation à suivre est à prévoir. Je me demande comment et pourquoi les autorités acceptent cela?

    Reste aussi le comportement très désagréable des chauffeurs envers les femmes et filles du quartier qui passent en fin d’après midi sur cette route. Elle doivent subir les sifflets et quolibets de ces hommes peu respectueux de la gente féminine ! Scandaleux
    Ces infractions doivent cesser et l’endroit devrait pouvoir retrouver son charme et les promeneurs et promeneuses seraient ravis de pouvoir marcher tranquillement sans ces nuisances quotidiennes !

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