Ahurissant. La vive altercation entre le président des États-Unis, Donald Trump, et celui de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, vendredi au bureau ovale de la Maison Blanche, a scandalisé le monde. Le président ukrainien a été littéralement méprisé par son homologue américain.
Donald Trump est apparu dans sa vraie personnalité, sans le moindre filtre, cru, truculent. C’était juste surréaliste. Le monde n’en croyait pas ses yeux. On aurait cru des échanges dans un bar. Mais c’est à l’image de la nouvelle diplomatie américaine qui n’accorde aucune concession, une nation américaine surpuissante devant laquelle tout le monde doit se prosterner. L’impérialisme nouvelle version. Un vocabulaire presque oublié dans le glossaire politique depuis la fin de la guerre froide, mais retrouve tout son sens depuis le retour de Donald Trump aux commandes.
Les États-Unis veulent annexer le Canada, accaparer les minerais rares ukrainiens, s’approprier le canal de Panama, de gré ou de force. Si ce n’est un fort penchant expansionniste, cela y ressemble. Et ce n’est pas tout. Les États-Unis sont en train de bouleverser toute la géopolitique internationale. Ils annoncent leur intention de quitter l’Otan et l’ONU après avoir abandonné l’OMS et l’Unesco et supprimé l’USAID.
Des décisions qui prennent de court le reste du monde, groggy et interloqué par les directs et les uppercuts du tandem Donald-Musk. L’Europe tente de se mobiliser illico presto autour de l’Ukraine pour tenir tête au duo formé par les États-Unis et la Russie. Les plus grandes puissances du monde, rassemblées par la force des choses, le hasard des circonstances. On voit mal qui peut leur résister.
L’Afrique observe la situation avec inquiétude. Certains pays tentent de riposter aux mesures prises par Donald Trump, à l’image de l’Afrique du Sud. Mais la suspension de l’USAID sera lourde de conséquences pour plusieurs pays abonnés à cette manne venue d’ailleurs depuis des décennies. Et à l’allure où Donald va, il y a fort à parier que l’Agoa passera également à la trappe. Ce qui signifierait des centaines d’emplois perdus. Mais le milliardaire américain n’est pas là pour se soucier des cas sociaux, encore moins pour soigner « l’amitié entre les peuples ». Pour son copain, patron de SpaceX, la devise est on ne peut plus simple. Mars ou crève.
Sylvain Ranjalahy