INSPECTION - Doutes levés au sein de l’entreprise Paul Boyé

Le ministre de l’Industrialisation et celui du Travail lors de leur visite d’inspection à l’usine Paul Boyé Industries à Tanjombato, le 27 février. 

Accusée de ne pas respecter les normes de travail, l’usine Paul Boyé Industries à Tanjombato a été inspectée le 27 février par le ministère de l’Industrialisation et celui du Travail. 

Cette visite faisait suite à des allégations de non-respect des lois malgaches, notamment l’emploi de mineurs et de travailleurs illégaux. Les autorités ont confirmé que l’entreprise respecte les réglementations en vigueur et les standards internationaux. 

L’inspection s’est déroulée dans un contexte de forte concurrence sur le marché des uniformes militaires. En effet, Paul Boyé Technologies a remporté, le 20 février 2024, un contrat stratégique avec le ministère des Armées français pour la fourniture de cent vingt-cinq mille uniformes sur cinq ans. L’ancien titulaire du marché, Marck & Balsan, a contesté cette attribution devant le tribunal administratif de Versailles, mettant en avant une différence de prix considérable entre les offres : 26,2 millions d’euros pour Paul Boyé contre 69,5 millions pour Marck & Balsan. Le tribunal a finalement validé l’attribution du marché à Paul Boyé Technologies. 

Face aux accusations, le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, dirigé par David Ralambofiringa, a vérifié la qualité des produits et leur conformité aux standards internationaux, tandis que le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique, sous la direction de Hanitra Razakaboana, s’est concentré sur les conditions de travail et le respect des lois locales. 

À l’issue de la visite, les inspecteurs ont confirmé qu’aucun mineur n’était employé et que les conditions de travail étaient conformes aux exigences légales et sécuritaires. «Nous avons constaté une usine respectueuse des règles et des engagements», a affirmé une responsable du ministère du Travail. 

Rôle clé

L’entreprise a également tenu à défendre son image. «On nous reproche des choses totalement infondées. Nous respectons toutes les réglementations, que ce soit sur la qualité de production ou les conditions de travail. Nos employés sont notre priorité», a déclaré Lahsen Mouzouni, directeur général de Paul Boyé Industries.

Avec deux mille quatre cents salariés, Paul Boyé Industries joue un rôle clé dans l’industrie textile malgache, un secteur qui représente 40 % des cotisations sociales versées à la CNaPS. Pour Madagascar, ce marché est une opportunité stratégique. «Madagascar dispose d’une main-d’œuvre abondante et talentueuse. C’est un atout qui renforce notre position sur le marché international», a souligné une responsable du ministère du Travail. 

La visite des responsables ministériels aura permis de dissiper les doutes et de réaffirmer la conformité de l’usine aux normes en vigueur. «Nous devons soutenir nos industries tout en garantissant des normes de production irréprochables. Paul Boyé Industries prouve que Madagascar peut rivaliser sur le marché mondial du textile militaire», a conclu David Ralambofiringa. 

Irina Tsimijaly

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