DÉGÂTS CYCLONIQUES - La région Atsimo Andrefana dans le chaos

Le  fokontany d’Antsirasira Ambohitsabo Toliara est inondé par le mélange  des eaux de mer et des pluies abondantes.

Les pluies abondantes, et surtout le vent violent, apportés par le cyclone tropical « Honde » ont eu raison de la région Atsimo-Andrefana. Les dégâts matériels sont importants, de même que le désordre créé au sein de milliers de ménages.

Sans précédent. Le vent accompagnant le cyclone tropical «Honde» continue de frapper fort dans la région Atsimo-Andrefana. C’est l’un des cyclones ayant apporté un vent violent ces dix dernières années, d’après le témoignage des habitants de Toliara. Avec des pluies battantes engendrées par le système, dont l’œil se trouvait à environ 200 km de Toliara dans la nuit de jeudi à vendredi, de nombreuses infrastructures n’ont pas résisté à la force des aléas. Des tôles ont été arrachées, des clôtures ont été renversées, des panneaux solaires se sont envolés, des arbres ont été déracinés et des habitations se sont effondrées sous la force du vent. 

« Le vent a soufflé trop fort. Nous n’avons pas pu dormir cette nuit, car nos toitures sont fragiles. Nous appréhendions leur envol à chaque minute », témoigne Maria Tiandraza, habitante du quartier de Tanambao- Morafeno à Toliara, hier matin.

À Mahavatse 2 Ouest, des habitations situées le long de la plage menant au port de Toliara ont été inondées par la montée de la mer. Cette dernière est arrivée jusqu’à la rue principale menant au port de Toliara mercredi soir. Hier matin, de nombreux pêcheurs habitant ce quartier ont vu leurs pirogues détruites, emportées par les eaux ou disparues. 

Lente progression

À Ambohitsabo Antsirasira, la mer et les eaux de pluie abondantes se sont mêlées, entraînant la rupture de la digue censée empêcher la mer d’entrer dans le fokontany. La maison symbole des activités de sel à Antsirasira est inondée, ne laissant entrevoir que sa toiture. 837 ménages ont été déplacés vers deux sites d’hébergement, d’après les données émanant du Comité préfectoral de la gestion des risques et catastrophes (CPGRC), hier vers 18 h.

Le niveau du fleuve Fiherena, indiqué par les autorités locales, n’a pas encore dépassé la côte d’alerte. Celle-ci était de 2 m 30 hier matin, l’alerte étant fixée à 3 m 50. Toutefois, les habitants longeant le fleuve, depuis Maromiandra, Miary, Betaindambo, Antsokobory et Andaboy, ont été priés de rejoindre les sites d’hébergement temporaires. 

Le cyclone tropical « Honde » s’est déplacé à une vitesse lente, de 10 à 13 km/h, longeant le littoral sud-sud-est. Le mur du cyclone a dévasté Itampolo et Androka, communes situées à l’extrême sud de la côte sud-ouest du pays. Le beau paysage d’Itampolo s’est transformé en une scène désolante, avec des cases en matériaux locaux frappées de plein fouet par la mer. Des pirogues ont également été emportées ou détruites par la force des eaux. Le vent y a été particulièrement violent. 

À Androka, qui n’a pas encore suffisamment relevé la tête depuis les pluies et les cyclones du mois de janvier, ce n’est pas mieux. Des infrastructures en dur ont subi des dégâts. Les tôles du bureau de la commune d’Androka se sont envolées et tous les dossiers ont été trempés. 

« Je n’ai jamais vu un cyclone aussi violent. Des écoles et des habitations sont inondées ou emportées par les eaux du fleuve Linta. Le bureau de la commune a été victime des vents violents, de même que le bureau local de la Pêche. Ces infrastructures sont pourtant destinées à accueillir des sinistrés », déclare Anselme Mahasambotse, maire de la commune rurale d’Androka. 

Hier, vers 19 h, le vent continuait de souffler et le service météorologique a indiqué que les pluies persisteraient sur la côte sud-ouest et dans la région Androy. L’alerte reste rouge pour les districts de Toliara I et II, Ampanihy, Betioky Sud, Beloha, Ambovombe et Tsihombe.

Mirana Ihariliva

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