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La décision du parquet a été un choc pour la mère et le frère cadet de Rasazy Narindra. |
Une vague de mises en détention préventive a suivi l’enquête sur l’assassinat de la maire de Mangataboahangy. Quatre personnes ont été incarcérées.
La décision du parquet a provoqué une onde de choc après le meurtre de Narindraniaina Ranivoarivony, une sage-femme de trente et un ans, récemment élue maire de la commune rurale de Mangataboahangy Ambatofinandrahana. Vendredi soir, la clôture de l’instruction a donné lieu à un coup de théâtre pour les proches de la victime. Dix-sept personnes impliquées dans l’affaire ont été entendues, aboutissant à une série de mises en détention préventive.
Certaines incarcérations, jugées inattendues, suscitent l’incompréhension, notamment celle du frère cadet de l’élue. Ce dernier se trouvait à ses côtés lorsque leur véhicule a été pris pour cible par des bandits lourdement armés, au passage d’Ambavalozakely Itremo.
Alors qu’ils tentaient de fuir sous les tirs, leur véhicule s’est retrouvé immobilisé dans un tronçon boueux. Dans un mouvement de sauve-qui-peut, les passagers, dont le chauffeur et le frère de la maire, ont pris la fuite, laissant cette dernière à bord. À leur retour, elle avait été achevée d’une balle en pleine tempe.
Choc et indignation
Outre le frère de la victime, le chauffeur, le PDS sortant, ainsi qu’un fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale, chef de la zone d’administration pédagogique (ZAP), ont été incarcérés à la maison de force de Tsiafahy, aux côtés d’une dizaine d’autres suspects. Deux femmes ont, quant à elles, été placées sous mandat de dépôt à la maison centrale d’Antanimora.
«Ma sœur a été assassinée et mon grand frère emprisonné. Son nom est souillé. Je demande aux autorités de révéler l’identité des dix-sept autres personnes incriminées et de publier leurs photos», s’insurge Aina Nisaina Ratianarivony, frère cadet de la défunte. Dans le même élan, leur mère, bouleversée, affirme que son fils n’aurait aucun lien avec l’assassinat de sa propre sœur.
«Mes enfants ont toujours été solidaires. Mon fils incarcéré figurait même en tête de liste de ma fille lors de l’élection des membres du conseil communal», souligne Marguerite Herisoa Rakotomavo, mère de la défunte et du prévenu, éprouvée par la succession des événements.
Le père de Rasazy Narindra, décédé en 2021 des suites d’une maladie, occupait également la fonction de maire dans la même commune de Mangataboahangy. Il avait été remplacé par le PDS sortant, aujourd’hui incarcéré.
Une enquête aux multiples enjeux
Dès son élection, la nouvelle maire aurait entrepris un audit de la gestion des finances communales. Quelques jours après son investiture, elle a été prise pour cible dans une embuscade mortelle.
L’assassinat s’est produit le vendredi 21 février, vers 9 heures du matin. Rasazy Narindra et ses compagnons venaient de quitter Ambatofinandrahana pour se rendre à Amborompotsy, en vue des préparatifs de la Journée mondiale des droits des femmes.
Andry Manase