ABUS SUR LES COCARDES - Les imposteurs dans le collimateur des Forces de l’ordre

Les premiers automobilistes démasqués ne sont pas les seuls à recourir à cette infraction.  

Un pullulement de l’utilisation de cocardes a été constaté par la gendarmerie. Pour échapper aux contrôles routiers, des automobilistes usurpent ce droit réservé aux hautes personnalités.   

La gendarmerie a renforcé sa vigilance face à la prolifération de ces pratiques. Cette semaine, la compagnie territoriale d’Ambohidratrimo a mené une opération de vérification ciblée au point de passage d’Andranotapahina. Sans surprise, les premiers cas de fraude n’ont pas tardé à émerger.

Une jeune femme au volant d’une Kia Pride a été la première à être interpellée. Ni ministre, ni membre d’une institution de l’État, ni parlementaire, ni haute fonctionnaire bénéficiant du droit d’apposer une cocarde sur son véhicule, elle a été immobilisée et conduite à la brigade territoriale de la gendarmerie nationale à Talatamaty pour être entendue.

Pas plus tard qu’avant-hier, un conducteur d’une Alfa Romeo a été pris en flagrant délit. Lors du contrôle, les gendarmes ont rapidement constaté que l’automobiliste ne disposait pas de l’autorisation nécessaire pour arborer une cocarde. Interrogé, il a affirmé que le véhicule était utilisé par un député élu dans un district en dehors de la capitale lors de ses déplacements à Tananarive, expliquant ainsi la présence de l’emblème sur le pare-brise.

Un phénomène en expansion

Peu convaincus par cette justification, les gendarmes ont dressé un procès-verbal. Ce type d’infraction est devenu fréquent, certaines personnes exploitant la confusion pour tromper les forces de l’ordre et contourner les règles de circulation. En plus des cocardes, certains vont jusqu’à installer illégalement des gyrophares pour éviter les contrôles.

Le phénomène s’est amplifié depuis la dernière élection législative, avec l’arrivée de nouveaux élus autorisés à utiliser ces insignes. Moins connus des agents de circulation, ces nouveaux parlementaires offrent involontairement une brèche aux fraudeurs, qui profitent de cette période de transition pour se fondre dans le décor.

Face à la multiplication des usurpations, la gendarmerie durcit le ton et promet une intensification des contrôles pour enrayer ces pratiques. 

Andry Manase  

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