SÉCURITÉ ALIMENTAIRE - La COI aux côtés de Madagascar

Edgard Razafindravahy, secrétaire général  de la Commission de l’océan Indien.

La Grande Île sera l’hôte de sessions d’échange et de séminaires autour de la sécurité alimentaire dans le cadre du programme SANOI de la COI. Ces rencontres seront accompagnées de visites de terrain visant à évaluer l’impact des projets mis en place.

Un programme chargé. Madagascar sera sous les feux des projecteurs de la Commission de l’océan Indien (COI) la semaine prochaine. La Grande Île accueillera des sessions d’échange et des séminaires dédiés à la sécurité alimentaire, en complément de déplacements sur le terrain pour constater les avancées concrètes des initiatives soutenues par la COI.

Ces événements s’inscrivent dans le cadre des activités du Comité de suivi opérationnel (CSO) du programme SANOI. Il s’agit d’un programme dont l’objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire dans les îles de la zone océan Indien. La sécurité alimentaire est, justement, le cheval de bataille d’Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI. Comme il l’a souligné dans l’un de ses discours, c’est un “défi qui surpasse tous les autres (…) une priorité absolue”.

D’après les informations publiées sur le site officiel de la COI, le programme SANOI vise à réduire la malnutrition et l’insécurité alimentaire dans la région de l’océan Indien, notamment pour les enfants âgés de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. Il est financé par l’Union européenne (UE) dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED), à hauteur de 16 millions de dollars. Parmi les objectifs du projet figure l’amélioration des capacités nationales et régionales en matière de production agroalimentaire.

La valorisation commerciale des différentes filières agricoles, ainsi que l’amélioration du respect des normes phytosanitaires, indispensables pour l’exportation, figurent également parmi les objectifs du programme SANOI. À cet effet, il propose un soutien pour la vulgarisation de pratiques agricoles de qualité, durables et résilientes, tout en accompagnant les efforts de sensibilisation à la diversification alimentaire des populations vulnérables.

Le programme SANOI ambitionne de faire d’une pierre deux coups en renforçant à la fois la sûreté alimentaire et la sécurité sanitaire dans la région océan Indien. Le planning des activités du CSO - SANOI à Madagascar sera ainsi chargé. Le coup d’envoi sera donné par une visite de terrain conduite par Edgard Razafindravahy. Accompagné de représentants de l’Union européenne, le secrétaire général de la COI se rendra dans les régions Itasy et Bongolava.

Cette visite de terrain consistera à évaluer l’impact des projets MIFAMPIBABY et SANBONAI, financés par le programme SANOI. Le premier vise la prévention des retards de croissance, tandis que le second permet aux jeunes de mettre en œuvre des projets agricoles. Les délégations rencontreront notamment les bénéficiaires de ces initiatives.

Impact tangible

Cette démarche s’inscrit dans l’approche politique qui guide les actions du secrétaire général de la COI, à savoir le développement à partir de la base. Edgard Razafindravahy entend ainsi donner une nouvelle impulsion aux actions de l’organisation régionale en s’assurant qu’elles aient un impact tangible sur les bénéficiaires, afin d’atteindre les objectifs communs des États membres de la COI, en l’occurrence, la sécurité alimentaire de leurs populations.

En mettant l’accent sur la sécurité alimentaire, la Commission de l’océan Indien s’aligne sur la politique de l’État malgache. Le programme SANOI illustre ainsi l’engagement de la COI aux côtés de Madagascar. Comme l’a affirmé Andry Rajoelina, président de la République, lors de sa visite à Tanambe, dans le district d’Amparafaravola, lundi dernier, la sécurité et l’autosuffisance alimentaire figurent parmi ses priorités.

Pour y parvenir, l’État malgache prévoit de mettre en œuvre “une transformation agricole”, en améliorant les semences, en modernisant les techniques agricoles et en soutenant les agriculteurs par un meilleur accès aux intrants et aux outils modernes. Les projets de la COI, comme SANOI, constituent ainsi des atouts sur lesquels Madagascar peut s’appuyer dans sa quête de souveraineté alimentaire.

Avec ses millions d’hectares de terres cultivables, la Grande Île, qui ambitionne de retrouver son statut de grenier de l’océan Indien, peut s’aligner sur un objectif régional porté par Edgard Razafindravahy : la mise en place d’un “espace agricole de la COI”. Un espace où les États membres collaboreront pour valoriser des terres en vue de produire des denrées agricoles essentielles, dont chaque île de la région pourra bénéficier. Cela permettra de réduire la dépendance aux importations de denrées alimentaires acheminées sur des milliers de kilomètres, avec les coûts que cela implique.

Garry Fabrice Ranaivoson

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