ANTSIRANANA - Un post Facebook affole la ville

Un quinquagénaire étranger, résident à Nosy Be, a déclenché l’inquiétude à Antsiranana, après avoir affirmé sur Facebook avoir été victime d’une intoxication alimentaire.

Serge Coulas a été intercepté à Andranomanitra.

Sans preuve ni consultation médicale, la publication virale de Serge Coulas Révographies, alias «Marchand de rêves», qui se présente comme photographe, a semé le doute, mobilisé les autorités sanitaires et administratives, et révélé les dangers bien réels de la désinformation sur les réseaux sociaux.

«Malade comme un chien», un post Facebook déclenche la panique dans la capitale du Nord, notamment parmi les clients du supermarché Score, rue Colbert. L’auteur de la publication affirme avoir souffert de maux de ventre, de nausées et de maux de tête après avoir consommé du chorizo qu’il considère comme « avarié ».

Dans un ton alarmiste, il précise s’être soigné seul, à l’aide de charbon actif, de paracétamol et de Malox, sans consulter de médecin.

Peu avant, une autre publication le montrait mangeant du poisson grillé en bord de mer, avant de déclarer avoir ressenti à nouveau les mêmes symptômes, cette fois après une promenade d’une heure et demie.

L’incohérence des déclarations et l’absence totale de preuve ont rapidement alerté la cellule de veille sanitaire nouvellement mise en place à Antsiranana. Une équipe s’est rendue sur place pour enquêter, visiter le supermarché et rencontrer directement l’auteur de la publication.

Interrogé, Serge Coulas n’a pu produire ni ticket de caisse ni quantité précise du produit consommé. Il a refusé d’effectuer un examen médical, tout comme toute rencontre avec les responsables locaux. L’homme, qui avait également partagé une photo de lui mangeant du poisson grillé sur la plage, a multiplié les déclarations contradictoires. Il n’a fourni ni preuve d’achat ni élément médical appuyant ses accusations. À chaque publication, Serge Coulas a toujours pointé du doigt le Score.

Face à l’ampleur de la rumeur, la cellule de veille sanitaire s’est rendue au supermarché pour un contrôle préliminaire et a tenté de rencontrer Serge Coulas dans son hôtel pour recueillir plus d’informations.

De son côté, le magasin Score a affirmé n’avoir reçu aucune autre plainte concernant ce produit. Aucun client n’a présenté de symptômes d’intoxication, et aucun lot n’a été retiré de la vente.

Une psychose évitée

Une délégation de la direction de la santé s’est de nouveau rendue à l’hôtel pour tenter de convaincre Serge Coulas, mais il avait déjà quitté les lieux en direction de la route nationale. Les autorités ont sollicité la gendarmerie pour bloquer sa route. Une ambulance a également été dépêchée sur place.

Retrouvé à Andranomanitra, à une quinzaine de kilomètres de la ville, l’auteur de la publication, déclarant la fatigue après trois jours d’intoxication, apparaissait en bonne santé. Avec un appareil photo professionnel en sa possession, il prenait des clichés du paysage et plaisantait avec les villageois et les gendarmes. Encore une fois, il a catégoriquement refusé tout examen médical approfondi, affirmant être guéri et vouloir simplement rejoindre sa femme à Nosy Be. «J’insiste que je n’ai plus aucun symptôme. Le paracétamol, le Malox et le charbon ont déjà tué les microbes. Vos analyses ne serviraient à rien. Laissez-moi rejoindre ma femme à Nosy Be», a-t-il réclamé, tout en tentant de démarrer son véhicule.

Malgré ses réticences, une intervention de la gendarmerie et un appel du commandant de compagnie ont permis de l’escorter jusqu’au CHU de Place Kabary pour un simple prélèvement sanguin, avant qu’il reprenne sa route.

L’incident, bien que sans conséquence sanitaire réelle, a mis en lumière les risques d’une désinformation malveillante sur les réseaux sociaux.

aheriniaina

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