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Des techniciens de la Jirama à pied d’œuvre pour réparer une machine. |
« Le délestage sera inévitable cette année », a déclaré Manda Ny Aina Nomena, directeur général adjoint chargé de l’électricité au sein de la Jirama, lors du journal télévisé diffusé hier sur la chaîne nationale. La situation pourrait s’avérer encore plus critique que lors de la précédente période d’étiage, marquée par des coupures pouvant atteindre huit heures en journée, suivies de longues interruptions nocturnes.
« Le tarissement des rivières qui alimentent les centrales hydroélectriques est survenu trop tôt. Et cette tendance va se poursuivre », a-t-il expliqué. Les pluies, tardivement arrivées à la mi-janvier, ont cessé dès le mois d’avril. Toutes les centrales hydroélectriques sont affectées par cette baisse drastique du niveau des eaux. Elles ne fonctionnent actuellement qu’à la moitié de leur capacité, selon la Jirama, alors même que la saison sèche ne fait que commencer.
Inquiétudes
La situation suscite de vives inquiétudes pour les mois d’octobre et novembre, période durant laquelle les niveaux d’eau atteignent généralement leur point le plus bas.
Pour faire face à cette crise énergétique, la Jirama prévoit plusieurs mesures à court terme. La centrale solaire d’Ambatomirahavavy, d’une capacité de 1,5 MW, sera intégrée au Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA) d’ici la fin du mois. En parallèle, 4 MW supplémentaires seront injectés dans le réseau.
Ces apports restent toutefois insuffisants, d’autant plus que le nombre d’usagers raccordés au RIA a considérablement augmenté au cours des deux dernières années, selon la société. Le responsable de la Jirama reconnaît lui-même que ces solutions ne permettront pas d’éliminer totalement le délestage.
En théorie, le délestage devrait se limiter à deux heures par jour et par quartier à ce stade. Dans les faits, certains secteurs subissent des coupures bien plus longues.
« Lorsque les interruptions dépassent ce planning, cela s’explique généralement par des pannes techniques », indique la même source.
C’est notamment le cas dans le sud de la capitale, où des quartiers comme Arivonimamo, Anosizato, Itaosy, Alakamisy Fenoarivo, Andohatapenaka et Ambohimanarina endurent plus de six heures de délestage en journée, suivies de coupures prolongées durant la nuit. Ces désagréments seraient dus à une panne survenue il y a deux semaines au niveau de la sous-station d’Anosizato.
Les délais initialement annoncés pour les réparations n’ont pas été tenus. La Jirama évoque des difficultés techniques, notamment le manque de pièces de rechange disponibles localement.
« Certaines pièces doivent être commandées à l’étranger, ce qui implique de suivre les procédures de passation de marché », explique la source.
En attendant, les habitants concernés devront faire preuve de patience.
Miangaly Ralitera