SECTEUR MINIER - Base Toliara en quête de paix sociale

Poignée de main entre les signataires de la convention de partenariat.

Base Toliara cherche à apaiser les tensions sociales autour de son projet minier. Elle a signé un partenariat avec la Commission Justice et Paix Madagascar pour instaurer le dialogue avec les communautés locales.

Face aux contestations suscitées par son projet d’exploitation minière, Base Toliara mise sur l’apaisement. Hier, elle a signé une convention de partenariat avec la Commission Justice et Paix Madagascar, au siège de l’épiscopat à Antanimena. Cette instance de médiation, active dans plusieurs dossiers sociaux sensibles, a pour mission de garantir que les projets de développement respectent les droits des populations concernées. L’objectif affiché de cette collaboration est d’ouvrir un dialogue avec les communautés locales et de mieux gérer les enjeux sociaux liés au projet.

« Base Toliara mise sur la transparence et le dialogue pour désamorcer les contestations », a déclaré son directeur général, Jean Bruno Andriamahefa. Il assure que toutes les informations relatives au projet sont accessibles au public, aussi bien en ligne qu’auprès des autorités. Concernant l’acquisition des terres, l’entreprise s’engage à mener des démarches équitables, en ciblant exclusivement les zones directement concernées.

Soucieuse d’éviter toute ambiguïté, l’Église catholique a tenu à préciser sa position. Son engagement vise avant tout l’intérêt général. « Il ne s’agit pas de soutenir Base Toliara, mais de veiller à ce que les retombées du projet bénéficient réellement à la population. L’Église, en tant qu’éducatrice, s’assure que les intérêts des communautés locales soient préservés », a souligné Monseigneur Benjamin Ramaroson, président de la Commission épiscopale Justice et Paix et archevêque d’Antsiranana.

Une nouvelle phase pour le projet

Interrogé sur les critiques entourant le projet, Monseigneur Ramaroson a ajouté : « Les inquiétudes sont légitimes. C’est précisément pour cette raison que nous nous impliquons : pour jouer un rôle de médiation entre les populations et Base Toliara, et garantir que toutes les voix soient entendues. L’objectif n’est pas d’étouffer la contestation, mais de trouver des solutions équilibrées et bénéfiques pour tous. »

Fruit de 25 ans d’études et de procédures, le projet de Base Toliara entre dans une nouvelle phase.  L’entreprise dispose encore de quatorze mois pour finaliser des études complémentaires en collaboration avec ses partenaires. À l’issue de cette période, les travaux de construction devraient débuter et s’étaler sur deux ans et demi. Si le calendrier est respecté, les premières exportations sont prévues pour la fin de l’année 2027.

Pour le directeur général de Base Toliara, l’enjeu dépasse la simple exploitation minière. « Notre ambition est claire : faire en sorte que les richesses extraites profitent avant tout à Madagascar et à ses habitants. Il ne s’agit pas seulement de produire, mais de contribuer au développement local à travers la création d’emplois, la construction d’infrastructures et des actions sociales concrètes. »

De son côté, l’Église, par le biais de la Commission Justice et Paix, entend accompagner cette dynamique tout en restant vigilante. « Nous ne sommes pas là pour délivrer un blanc-seing. Si des dérives sont constatées, nous saurons le dire. Mais si le projet est mené dans le respect des droits humains et de l’environnement, il peut représenter une opportunité pour la population », a déclaré le Père Sata Jean Noël Andrianasolo, secrétaire général de Justice et Paix Madagascar.

Au-delà des enjeux économiques, Base Toliara affirme vouloir garantir des retombées positives pour Madagascar. La collaboration avec Justice et Paix s’accompagnera d’un plan de travail précis, avec la possibilité pour l’organisation de se retirer en cas de non-respect des engagements. Pour les deux parties, la réussite du projet repose avant tout sur un climat social apaisé et une écoute attentive des préoccupations des communautés locales. L’enjeu va bien au-delà de l’exploitation minière : il s’agit de transformer les richesses du sous-sol en opportunités concrètes pour la population malgache.

Irina Tsimijaly 

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