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Les trois explorateurs dans la navette capsule. |
Un ingénieur de l’IHSM de Toliara participe à une expédition marine au Sud de Madagascar. Il descend jusqu’à deux mille mètres à bord d’une navette submersible.
Jovial Mbony, âgé de 29 ans, ingénieur en sciences marines et halieutiques de l’Institut halieutique et des sciences marines (IHSM) de Toliara, participe à une expédition marine internationale. Il est ingénieur d’étude au laboratoire mixte international « Mikaroka ». L’Institut supérieur des technologies (IST) de la région Anosy participe également à cette campagne océanographique qui ne prendra fin que le 26 février prochain. Le halieute malgache va descendre jusqu’à deux mille mètres dans les prochains jours. Le 6 février dernier, Jovial Mbony, avec un autre scientifique, a été à bord du navire Oceanexplorer, une capsule submersible.
« Nous étions trois dans la capsule, dont un scientifique et le pilote. Elle pèse 800 kilos et peut rester immergée pendant 12 heures. Lors de cette plongée de jeudi dernier, nous sommes descendus à 556 mètres sous les eaux. Je n’avais pas tellement eu peur, car des simulations avaient été réalisées au préalable et les conditions intérieures sont semblables à celles sur terre, car il n’y a pas de changement de pression. La plongée du 6 février a duré plus de huit heures », raconte-t-il. D’après les précisions, il est le premier halieute malgache à être descendu à une telle profondeur. Leur prochaine expédition, qui se tiendra le 23 février, expérimentera plus de 2000 mètres sous les eaux du plateau Agulhas, proche de Cape Town en Afrique du Sud.
Biodiversité
L’objectif de cette expédition est d’explorer en profondeur la biodiversité et la géologie des monts sous-marins situés au Sud de Madagascar. « C’est la première fois qu’une expédition de cette ampleur est menée dans cette zone, et elle va ouvrir de nouvelles perspectives pour la recherche océanographique malgache », indique l’IHSM. La plongée a permis d’observer de près des écosystèmes marins jusqu’alors inexplorés. Elle a fait le tour d’une zone hors de la zone économique exclusive de Madagascar. « Il s’agit de collecter des données sur la géologie des fonds marins. J’ai été choisi pour mon expérience sur l’identification et la reconnaissance de la biodiversité marine ainsi que mes connaissances océanographiques », partage Jovial Mbony.
L’expédition est organisée aux côtés de dix-huit experts internationaux venant des États-Unis, du Portugal, des Pays-Bas, du Mozambique, de Tanzanie, du Kenya, des Comores, de l’Afrique du Sud et de Madagascar. Un échantillonnage de la zone bathyale se trouvant à plus de 500 mètres de profondeur a été réalisé et une cartographie en sortira. Une grande avancée dans le monde de la recherche marine et océanographique malgache. « C’est une grande fierté personnelle d’avoir réalisé ce grand pas. C’était un souhait et un rêve qui se réalisent. J’étais tout excité. C’est ma sensation. Je veux juste souligner qu’au-delà de 200 mètres sous la mer, il fait très sombre ! On y voit que des espèces telles que des éponges », confie Jovial Mbony. L’expérience en profondeur, jusqu’ici achevée par des scientifiques, est de 40 mètres, et ce, avec du matériel de plongée simple.
Mirana Ihariliva